Le préfet de Kankan à ceux qui brûlent l’effigie du président: «Si nous attrapons une seule personne, elle partira comme l’autre»

Arrêté pour avoir brûlé l’effigie du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, et conduit à la maison centrale de Kankan, le Dr Mohamed Dioubaté, chef du service de pédiatrie de l’hôpital régional de Kankan, a été retrouvé mort quelques semaines plus tard dans sa cellule. Depuis la découverte de son corps jusqu’à son inhumation, aucune communication n’a été faite ni par l’administration pénitentiaire, ni par les autorités judiciaires de la région sur comment il est mort.

Depuis lors, dans la commune urbaine de Kankan, les interrogations se multiplient sur les circonstances de la mort du Dr Mohamed Dioubaté.

Alors que des sources proches de l’hôpital régional de Kankan laissaient entendre que celui qui a incendié l’effigie de l’homme du 5 septembre serait décédé d’un malaise dans sa cellule, une déclaration récente du préfet de Kankan vient semer le doute sur cette première hypothèse, soulevant des questions sur les véritables raisons de son décès.

C’est à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle photo du général Mamadi Doumbouya à Banakoroda, le quartier natal du président, sous l’initiative des jeunes du quartier, que Kandja Mara a pris la parole.

Dans son discours, le contrôleur général a d’abord appelé la population à soutenir le président de la transition dans ses projets.

En évoquant l’inauguration, Kandja Mara, préfet de Kankan, a mis en garde les personnes qui tenteraient de salir ou de brûler les effigies du président de la transition à travers la ville. Il a déclaré que ceux qui oseraient le faire connaîtraient le même sort que celui qui s’était livré à cette pratique il y a quelques semaines.

«Le grand monument qui est là, en tant que préfet, représentant du pouvoir central, certains malfrats diront qu’il sera brûlé, sali, qu’ils y mettront des peintures ou des écritures pendant la nuit. Si nous attrapons une seule personne, elle ira comme l’autre est partie. C’est un acte historique qui doit rester intact et personne ne doit y toucher, c’est un appel aux jeunes de Banakoroda. Moi, je suis très reconnaissant. Je suis Kouronkö, de Kissidougou, passant par Banakoro. Je suis le Mamadi Doumbouya de là-bas. Nous soutenons tous le président Mamadi Doumbouya dans ses projets », a-t-il déclaré devant une foule en liesse.

Avec cette déclaration du préfet de Kankan, peut-on conclure que le Dr Dioubaté, pédiatre à l’hôpital régional, a été tué pour avoir brûlé l’effigie du président Mamadi Doumbouya, à Kankan ? La question reste en suspens, et le doute continue de grandir au sein de la population, à Kankan.

Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com