Ousmane Dady Camara tire au bazooka: « La rupture du dialogue actuel est causée par le Premier ministre »
Récemment, le Premier ministre guinéen a tendu la main à la classe politique en lui demandant de « retrousser ses manches ». Ce, afin de revenir à un cadre de dialogue inclusif. Tout d’abord, Bah Oury a posé la question de savoir : quel cadre de dialogue faut-il entreprendre désormais? Là-dessus, les réponses du président du Rassemblement guinéen du Travail sont sans équivoque. Selon Ousmane Dady Camara, « le chef du gouvernement qui est aussi le garant du dialogue sociopolitique, est le seul qui doit nous sortir de cette impasse ».
C’était lors de la présentation des résultats provisoires du registre national des personnes physiques et du fichier électoral que le Premier ministre a fait l’annonce selon laquelle toutes les revendications légitimes des acteurs politiques seront satisfaites d’ici la fin de ce mois d’août. En revanche, Amadou Oury Bah, leur a demandé de réfléchir sur quelle forme de dialogue faut-il entreprendre pour une transition apaisée et réussie. Cependant, cette question de Bah Oury crée de la confusion dans la tête de certains leaders politiques. C’est le cas de Ousmane Dady Camara.
« C’est normal qu’il pose cette question. Mais d’abord, il y a le dialogue. N’est-il pas un peu tard pour appeler à un autre, alors qu’il y a dialogue ? Et ce dialogue doit être pris en compte. Les résolutions prises au nom de ce dialogue doivent être prises en compte. Le Premier ministre n’a pas besoin de demander un nouveau dialogue, mais il s’agit avant tout de valoriser les acquis du dialogue inter guinéen. En tant qu’homme politique, il serait encore mieux de revoir les choses, non pas la politique, mais sa propre façon de gérer le dialogue politique en Guinée », dit-il.
Le cadre de dialogue dont parle Ousmane Dady Camara, connaît une longue rupture depuis un bon moment. L’acteur politique prend le Premier ministre pour responsable de cette rupture.
« C’est simple : la rupture du dialogue actuel est causée par le président du dialogue social, à savoir le Premier ministre. Les politiciens n’ont jamais refusé le dialogue.
Ceux qui ont participé au dialogue inter guinéen n’ont jamais refusé, ils ont toujours revendiqué. Et effectivement, on nous a aussi dit que tout rentrerait dans l’ordre sur le plan financier. Ce n’est pas une question de fonds, ce n’est pas une question de financement, c’est une question de dialogue. Il s’agit de dialogue. Quelle que soit la forme que nous lui donnons, le dialogue est nécessaire. Et malheureusement, il a cessé. Les résolutions n’ont pas été prises en compte et le dialogue est interrompu. Mais le Premier ministre doit faire beaucoup d’efforts. Au lieu de se poser la question sur la forme de dialogue que nous souhaitons, il s’agit de reprendre les réunions avec les responsables politiques et de les écouter, d’écouter la société civile. C’est de cela qu’il s’agit. Il ne s’agit pas de relancer ou de chercher une nouvelle forme de dialogue, un nouveau dialogue. Ce n’est pas aux politiques de voir, c’est au Premier ministre de voir. Il a donc du pain sur la planche. Un pain que le Premier ministre lui-même souhaitait certainement, car le reste du dialogue vient de lui, le Premier ministre », persiste Ousmane Dady, avant d’ajouter:
« Nous nous souvenons qu’avec le Premier ministre(Bernard Gomou), qu’il a remplacé, il y avait un dialogue. Chaque mois, les responsables politiques rencontraient les représentants du gouvernement pour discuter de cette transition, des progrès accomplis et des difficultés à surmonter. Mais nous n’avons jamais eu l’occasion de dialoguer avec le Premier ministre, Bah Oury. La dernière fois qu’il nous a appelés, il était le seul à prendre la parole. Nous n’avons rien dit. Nous n’avons reçu aucune information sur le déroulement de la procédure, rien. Les politiciens ne sont pas informés, ils ne sont pas impliqués, ils ne sont pas au courant. Alors, si le Premier ministre vient nous dire qu’il veut lancer un nouveau dialogue, tant mieux! », a-t-il conclu au micro Siaminfos.com.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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