Guinée : près de 7 400 contractuels temporaires de l’État réclament leur intégration à la fonction publique
Les contractuels temporaires de Guinée sont sortis du silence pour dénoncer leurs conditions de travail « précaires ». Réunis en collectif, ils ont tenu une conférence de presse ce mercredi 10 décembre 2025 à la Bourse du Travail, exigeant principalement leur intégration définitive à la fonction publique.
Selon les chiffres communiqués, ils seraient 7 369 agents au sein de l’Administration publique, après l’assainissement des fichiers par le gouvernement. Certains cumulent plus de dix ans de service dans des ministères, tout en restant sous le statut précaire de contractuel temporaire.
Lors de cette prise de parole, ils ont dénoncé avec force une rémunération faible, l’absence de couverture sociale et la non-prise en compte de leur ancienneté. « Depuis plus d’une décennie pour certains, nous sommes au cœur du fonctionnement quotidien de nos ministères et institutions publiques […] Malgré ces années de service, notre situation demeure injustement précaire », ont-ils déclaré.
Ils ont également levé le voile sur le montant « dérisoire » de leur salaire. « Avec un salaire dérisoire de 550 000 FG, nous avons aujourd’hui de sérieuses difficultés à faire face à nos obligations familiales dans un contexte d’inflation galopante », ont-ils expliqué. Le collectif déplore par ailleurs que, malgré la volonté affichée par le Président de la République de régulariser leur situation, « certains cadres » fassent obstacle au changement de statut des agents enrôlés dans le Fichier Unique de Gestion Administrative et de la Solde (FUGAS).
Face à cette situation, les contractuels temporaires adressent deux demandes principales :
1. Leur intégration pure et simple à la fonction publique.
2. L’ouverture d’un cadre de dialogue formel avec les autorités pour un traitement « juste et transparent » du dossier.
Pour obtenir gain de cause, ils lancent un appel respectueux mais fermé aux plus hautes autorités de la Transition, notamment le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, le Premier Ministre Amadou Oury Bah, ainsi qu’aux ministres concernés (Fonction Publique, Économie et Finances, Budget) et aux responsables des instances de dialogue social. Ils demandent que soit considérée « l’urgence humanitaire, sociale et professionnelle » de leur cas.
Le collectif a toutefois réaffirmé sa disponibilité au dialogue avec les acteurs institutionnels.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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