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Ils ont quitté ce mouroir infesté de puces, de cancrelats, de moustiques et de rats (Par Tierno Monénembo)

C’est la meilleure nouvelle de l’année ! Foninké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah sont sortis de l’Hôtel 5 Etoiles de Coronthie. Ils ont quitté ce mouroir infesté de puces, de cancrelats, de moustiques et de rats pour retrouver la chaleur de leur foyer et l’affection de leurs femmes et de leurs enfants. C’est un soulagement pour leurs camarades de combat, c’est une victoire pour la démocratie !

Si nous sortons les tam-tams et les balafons pour fêter cet heureux événement, nous restons tout de même aux aguets. Une hirondelle ne fait pas le printemps, l’élargissement de trois détenus politiques ne fait pas la saison des « Droits de l’Homme ».

 

Nous sommes toujours en dictature. L’épée de Damoclès, je veux dire le sabre de l’arbitraire est toujours là, prêt à nous trancher la gorge. Le combat continue, il doit continuer jusqu’à la victoire finale. Personne d’entre nous ne doit baisser la garde. La liberté, ça ne se donne pas, ça s’arrache. Prométhée a arraché le feu des mains des dieux. Nous devons arracher nos droits des mains des sanguinaires qui nous gouvernent.

 

Foninké Mengué, Ibrahima Diallo et Billo Bah ont été arrêtés sans raison et libérés sans raison. Ils ont été emprisonnés 9 mois et dix jours et ont été libérés lundi 09 mai à 22h45 simplement parce que le despote Mamadi Doumbouya le voulait ainsi. Sans jugement ! C’est le fait du prince, c’est le bon-vouloir du roi !

 

Quel délit ont-ils commis ? Celui d’être les leaders du FNDC, ce poumon de la vie politique nationale, ce fer de lance du combat pour la démocratie. Ce qu’on leur reproche justement, c’est leur légitimité. Eh oui, c’est le comble de l’ironie : le régime putschiste donc absolument illégal de la junte qui nous oppresse prononce l’illégalité et la dissolution de l’organe le plus représentatif de notre peuple ! « Puisque le peuple vote contre le gouvernement, alors il faut dissoudre le peuple », disait Bertolt Brecht avec la féroce ironie qui est la sienne.

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Dissoudre le peuple de Guinée, c’est à cette incroyable tâche-là que s’attèlent les monstres qui se succèdent à la tête de ce pays depuis l’Indépendance. Ces salopards ont fait du petit paradis terrestre qu’était la Guinée, un dépotoir de 245 857 kilomètres-carrés où seuls les rats se sentent vraiment chez eux. Partout, ils ont coupé les têtes et répandu le sang, partout, ils ont semé la misère et la haine.

 

Jusqu’à quand ?

On sait maintenant qu’on ne peut rien tirer de Mamadi Doumbouya et de son abominable CNRD. On sait, après l’avoir vu sur le terrain que son discours du 05 Septembre 2021 n’est qu’un tissu de mensonges. On sait que ce n’est pas avec lui, que nous aurons la justice. Celle qu’il nous a promise n’était que de la poudre aux yeux. L’aimant de sa boussole est orienté vers le pôle sud. Tout est à l’envers dans le programme de ce légionnaire-là. Sa CRIEF est un tribunal d’exception hâtif et abusif comme tous les pouvoirs d’exception. Cet homme ne dit pas le droit, il prône le tordu. Cet homme ne manie pas le glaive et la balance, il règle des comptes.

 

Cet homme est un illusionniste. C’est un homme est un dangereux manipulateur. Sa prétendue lutte contre la corruption, sa bruyante campagne de récupération du patrimoine bâti, ne sont que de la pure et simple diversion. Cet homme n’a qu’un objectif et un seul : éliminer tous ceux qui peuvent lui faire de l’ombre et régner seul, le plus longtemps possible.

 

Par Tierno Monénembo

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