La moyenne Guinée est connue pour sa richesse culturelle. Dans cette région, des articles purement locaux attirent plus d’un, surtout à l’approche des fêtes. Mais cette année, tel n’est pas le cas chez beaucoup d’artisans de la préfecture de Mamou.
Dans un entretien accordé à Siaminfos.com à travers son correspondant, les artisans de Mamou se plaignent du manque des clients et la contrefaçon.
Ahmed Sylla le président des artisans de Mamou souligne que les clients se font rares.
« Nos clients ne sont pas nombreux. Le marché est dur. Vous avez vu il y a la marchandise sur nos tables mais il y a plus de demandeurs que d’acheteurs », témoigne Ahmed Sylla.
Plus loin, Mody Boubacar tisse des bandes de tissu, large de 10 et 20 cm appelé « leppi ». Elles seront ensuite cousues pour en faire des habits.
Lui aussi, se plaint de la rareté des clients. Et à l’en croire, cela s’explique par la contrefaçon qui abonde le marché.
« Au moment où la fête s’annonce là nous ne gagnons pas de clients. Le marché on dit Dieu merci mais il n’y a pas assez d’engouement comme les années précédentes.
Je pense qu’il y a des gens qui modifient les produits que nous tissons. Il y a des pagnes qui sont sortis qui les ressemblent. C’est pourquoi ça ne marche pas. Sinon, le travail n’est pas le même mais les gens n’aiment plus le naturel », se désole ce tisserand.
Un autre produit local du Fouta qui a traversé les frontières guinéennes est le bonnet appelé ‘’Poutö’’. Il est le plus souvent porté avec un joli boubou et des babouches, lors des fêtes ou des cérémonies.
Mais aujourd’hui, l’artisanat guinéen a perdu sa place comparativement aux années antérieures. Pour lui redorer son image, Mody Boubacar vendeur de bonnet lance un appel aux autorités.
《En toute vérité ce que nous avons à dire aux autorités, c’est de prêter attention à l’artisanat de chez nous. Parce qu’un pays ne peut avancer que si l’artisanat est valorisé aussi.
Mais chez nous c’est le contraire. Pourtant, l’artisanat est pour le peuple ».
A noter que l’artisanat est un secteur pourvoyeur d’emploi. Il favorise la croissance économique et contribue à la pérennisation de nos cultures.
Saa Kamano pour Siaminfos.com