Rapport final du MATD: « Ces partis politiques sont en train de se priver de leur droit de critique», prévient Sékou Koundouno
À l’issue de l’évaluation des partis politiques en Guinée, le rapport final publié ce vendredi, 14 mars 2025 par le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) révèle un paysage politique profondément remanié. Plusieurs formations politiques ont été suspendues ou dissoutes, tandis que d’autres ont obtenu un certificat les autorisant à poursuivre leurs activités. Une décision qui suscite des réactions, notamment celle de Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du FNDC, qui fustige ce qu’il qualifie de « manœuvre liberticide ».
Si certains partis peuvent désormais exercer légalement avec un certificat d’autorisation, d’autres subissent des sanctions plus lourdes, suspension temporaire ou purement et simplement dissolution.
Selon des sources officielles, cette évaluation vise à « assainir » le paysage politique et à garantir la conformité des formations aux textes législatifs en vigueur. Une justification rejetée par plusieurs acteurs politiques et de la société civile, qui dénoncent un processus arbitraire et politique.
Parmi les premières voix critiques, celle de Sékou Koundouno, responsable des stratégies et planification du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), qui s’est fait entendre avec fermeté. Il a vivement dénoncé ce qu’il perçoit comme une volonté d’étouffer les voix dissidentes sous couvert de légalité administrative.
«Quand on observe la joie exprimée par certains partis politiques à la suite de l’obtention d’un certificat délivré par le MATD et quand on pense à ce qui les attend dans un très proche avenir, on comprend que beaucoup d’entre eux ne mesurent pas tous les enjeux de la situation actuelle. C’est désespérant », a-t-il affirmé.
Pour Koundouno, l’octroi de ces certificats d’autorisation masque une stratégie plus « sournoise », celle de neutraliser les partis en les privant implicitement de leur capacité à contester les décisions du pouvoir.
«Ces partis politiques sont en train de se priver, sans le savoir, du droit de critiquer les décisions liberticides que pourrait prendre contre eux ce département dirigé par un apparatchik », a-t-il martelé.
MAD pour siaminfos.com