En Guinée, le chômage est devenu le quotidien de la plupart des jeunes diplômés des institutions d’enseignement supérieur du pays. Dans la ville aurifère de Siguiri, la réalité devient de plus en plus inquiétante. Une fois la licence terminée, les jeunes se retrouvent dans les mines ou dans la conduite du taxi-moto. Face à cette persistante situation, ils invitent les autorités à mettre les bouchées doubles pour créer des emplois durables, rapporte notre correspondant de Kankan en séjour à Siguiri.
Malgré la floraison des sociétés minières dans la préfectures de Siguiri, des jeunes de la localité sont encore confrontés à un chômage « grandissant ». Une réalité qui serait à l’origine de l’insécurité, le trafic de drogue et autres pratiques malsaines dans cette zone aurifère, estime Bourlaye Condé :
« Si tu vois que les jeunes prennent de la drogue, ils sont dans la rue, certains sont devenus fous c’est parce qu’ils ne travaillent pas. Quand tu travailles, tu ne peux pas avoir le temps de venir t’asseoir au bar café, d’aller prendre de la drogue ou de rester dans la rue et voler. Pendant le mois de ramadan qui vient de passer, il y a eu plus d’une centaine de motos qui ont été volées à Siguiri« , a-t-il dit.
La conduite des taxis-motos, l’exploitation illégale de l’or et le commerce sont devenus les portes de sortie des jeunes de Siguiri. Chose que déplorent des citoyens comme Nfaly Magassouba :
« Les jeunes ont fini les études mais ils ne savent pas quoi faire, quand ils déposent leurs dossiers dans des lieux de travail, il n’y a pas de suite favorable. La SAG sur laquelle tous les habitants de Siguiri comptent, il n’y a que des étrangers qui travaillent là-bas, les natifs de Siguiri n’arrivent pas à y travailler. Les jeunes font la conduite du taxi-moto ou partent à l’immigration à cause des difficultés. Aujourd’hui même, il y a beaucoup de risques dans le taxi-moto parce que les malfrats aussi tuent les gens pour prendre leurs motos« , a-t-il dit.
Le changement de régime n’a quasiment rien changé dans la problématique de l’emploi en Haute-Guinée, dit-on. Ne sachant plus à quel saint se vouer, les jeunes appellent à l’aide des autorités de la transition.
« Tout ceux qui conduisent les taxis-motos sont des diplômés mais il n’y a pas de travail. Il faut que les autorités le sachent et qu’elles aient pitié de nous, les jeunes sont l’avenir du pays mais si ceux-ci n’ont pas de travail c’est compliqué« , a renchéri Bangaly Keita.
Depuis le début de l’année 2022 à maintenant, les candidatures à l’immigration clandestine se multiplient de plus en plus. Ces candidats motivent leur départ par le manque d’emploi.
Cheick Ahmed pour Siaminfos.com