Évaluation des partis politiques en Guinée: « Même la méthode n’a pas été bonne », selon Marc Yombouno
Le rapport provisoire de l’évaluation des partis politiques continue de faire grincer des dents au sein de la classe politique guinéenne. À l’assemblée générale hebdomadaire du RPG arc-en-ciel de ce samedi, 20 juillet 2024, le sujet était au centre des débats. Si les cadres de l’ancien parti au pouvoir trouvent la déclaration de Djenab Touré salutaire, celle du ministre de l’Administration du Territoire et la Décentralisation n’est pas de leur goût.
A en croire Marc Yombouno, ancien ministre du Commerce, la démarche même du MATD pour cette évaluation des partis était entachée d’irrégularités.
« Il y a eu un début de restitution du rapport provisoire. Nous vous disons de ne pas s’inquiéter. Selon les déclarations des techniciens, que c’est pour tirer des leçons, faire des recommandations aux partis politiques pour des manquements, donner aux partis politiques trois mois pour corriger ces manquements et ces faiblesses.
Donc, ce n’est pas pour comme certains le pensaient, la dissolution ou bien quoique ce soit contre les partis politiques. Nous apprécions cette déclaration de la Directrice nationale des affaires politiques et électorales du MATD. Mais par contre, le discours d’introduction du ministre a été vraiment négatif pour les partis politiques.
Je crois que désormais, en s’adressant aux partis politiques, de se référer à ceux qui connaissent la charte des partis politiques, la loi sur les associations, et beaucoup de textes qui concernent les partis politiques avant de s’adresser ainsi aux partis politiques qui sont des institutions quoi qu’on dise, républicaines », a dit l’ancien ministre du Commerce avant de poursuivre:
« Même la méthode n’a pas été bonne. Une évaluation se fait sur la base des critères. Vous définissez des critères et si c’est sur la base des critères, vous faites l’évaluation. Mais il n’y a pas eu de critère. Les informations se vérifient sur la base des critères. Ça, c’est l’évaluation. Les partis politiques vont accepter parce qu’ils veulent plutôt l’intérêt de la nation. Donc, nous demandons aux autorités compétentes de continuer sur cette base de renforcement des partis politiques et de dotation de consolidation des moyens aux partis politiques parce que c’est la seule structure à ce que je sache depuis la première République jusqu’aujourd’hui, habilitée à conquérir le pouvoir. Pas d’autre forme. Depuis l’indépendance, la première condition jusqu’aujourd’hui, c’est les partis politiques qui sont habilités à se présenter par la voie légale républicaine pour conquérir le poste du président et ainsi de suite. Et une fois que ça s’est dénié, c’est la fissure. Nous ne le souhaitons pas. Renforçons les partis politiques. Le RPG reste fier. Le RPG reste un parti républicain », a-t-il indiqué.
Contrairement au ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation qui porte des accusations contre les partis politiques, Marc Yombouno dit qu‘ « aucun parti n’a à ce que je sache dans ses règlements intérieurs, dans son statut, des recommandations xénophobes, des recommandations ethnocentristes, des recommandations régionalistes ou bien des copinages. C’est des textes d’ailleurs validés par l’administration. Les partis se créent sur la base de ces textes-là. Donc, je n’en trouve pas pour le moment qu’il y a un parti xénophobe ou raciste en Guinée. Il y a des dérapages au niveau individuel qu’il faut reconnaître. Mais dans leur ensemble, les partis sur la ligne officielle, ne tombent pas dans ce jeu « , insiste Marc Yombouno.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com
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