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NON de la Guinée au colon le 28 septembre 1958: le Doyen Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo se souvient encore de…

La Guinée célèbre ce samedi la date historique du 28 septembre 1958, le jour où elle avait dit NON au colon blanc à travers un référendum. Pour rappeler le sens de cette date 66 ans après, notre correspondant à Labé est allé à la rencontre du Doyen Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, un des compagnons de l’indépendance proclamée le deux octobre 1958 après le référendum du 28 septembre de la même année.

Dans cette entrevue, ce professeur de lycée à la retraite est largement revenu sur les événements qui ont précédé cette date du 28 septembre 1958.

« Le 28 septembre 1958 est l’aboutissement d’un long processus de combat politique. Vous savez, après la seconde guerre mondiale, tous les pays sous domination française ont commencé à bouger pour dénoncer les exactions du système colonial. Il y a eu un peu partout des révoltes contre le système colonial et la réclamation de l’auto determination des peuples colonisés. C’est ainsi dans les années 1950 que la France est entrée en guerre contre le Vietnam qu’on appelait à l’époque l’Indochine. Et Diên Biên PHU où se trouvait les plus grands para commandos des Français est tombé. A côté de nous, l’Algerie aussi a bougé sous la direction du front de libération nationale. Donc, quand la France a constaté ce bouleversement du système colonial en cours, ils se sont dit qu’il fallait qu’ils prennent le devant pour esssayer d’adoucir leur politique et pour essayer de maintenir les territoires d’outre mer dans le carcan du colonialisme français. C’est ainsi qu’une loi appelée Gaston Defferre a été votée. Le Général Degaule au pouvoir est sorti faire une tournée en Afrique pour essayer de sensibiliser la population de ces territoires à ce qu’il appelle la communauté franco-Africaine. 

Il est allé à Brazzaville où il a dit haut et fort que ceux qui ne voudront pas de la communauté franco- Africaine et qui chercheront leur indépendance, ils n’ont qu’à voter NON à cette proposition. Mais s’ils votaient oui , ils allaient ensemble avec la France constituer une même communauté », a-t-il expliqué avant de renchérir:

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« Au moment d’organiser le référendum du 28 septembre, le parti démocratique de Guinée occupait déjà l’Assemblée territoriale. C’est ainsi que le président guinéen en application des dispositions de la loi cadre, le secrétaire général du PDG est devenu le vice-président du gouvernement de la semi- autonomie. Quand le général Degaule est venu à Conakry au mois d’aout 1958, il a bénéficié d’une grande réception populaire qui l’a émerveillé. Le président de l’Assemblée territoriale, Saifoulaye Diallo a souhaité la bienvenue au général Degaule et a passé la parole au vice-président du gouvernement de la semi autonomie et en même temps maire de Conakry. Donc, il a dit en substance: pour nous Guinéens, nous avons un indispensable besoin de notre dignité. Mais, il n’y a pas de dignité sans liberté. Et c’est pourquoi nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage. Ce discours de Sékou Touré applaudi par la masse, a choqué le Général DeGaule. Il a répondu en ces termes : cette communauté de la France l’a proposé et personne n’est tenu d’y adhérer. On a parlé d’indépendance et je dis ici plus haut qu’ailleurs que l’indépendance est à la disposition de la Guinée. Elle peut la prendre le 28 septembre en disant NON. Et dans ce cas, je garantie que la métropole n’y fera pas obstacle et elle en tirera bien toutes les conséquences. Mais d’obstacle, elle n’y fera pas. Donc, le vote a été organisé et le NON l’a emporté en Guinée, alors que les sept autres colonies de l’Afrique occidentale ont voté OUI. Voilà ce qui s’est passé », a-t-il expliqué.

Labé, Bachir Diallo pour siaminfos.com

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