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Labé: le MoDel réagit à la grâce accordée au président Moussa Dadis camara

Dans un décret publié sur les ondes des médiats d’Etat vendredi, 28 mars 2025, le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya a accordé la grâce au capitaine Moussa Dadis Camara, condamné à 20 ans de réclusion criminelle dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009. Depuis ce décret, les réactions fusent de partout. Au Model (mouvement démocratique libéral) dirigé par Aliou Bah, l’on parle d’un scénario prévisible depuis longtemps.

Aliou Dalein Baldé, secrétaire chargé de l’implantation et des adhésions du MoDel qui a décrit les évènements qui ont précédé cette grâce, dit qu’il n’est pas surpris de la libération de l’ancien chef de la Junte.

« Cette grâce est une surprise pour d’autres, mais pas pour tout le monde. Ce scénario était prévisible et je le voyais venir depuis longtemps. Pour preuve, on avait alerté depuis longtemps. Le capitaine a été reconnu coupable et condamné à la réclusion criminelle pour 20 ans. Il n’aura purgé que trois ans. Ce qui fait que c’est décevant, c’est de voir au fait le scénario et le timing dans lequel il s’est réalisé. Il y a un cynisme politique tellement avéré que ça fait mal. Nous parlons de plus de 150 personnes officiellement mortes, y compris des cas de viol et de disparition. Le procès d’ailleurs en lui-même nous a laissés sur notre faim puisque nous n’avons jamais vu ces fosses communes. Il y a quelques jours, le CNRD annonçait la prise en charge de l’indemnisation des victimes. Et 48 heures après, ils sortent cette grâce libérant l’un des principaux accusés reconnu coupable et condamné. C’est comme pour dire alors des miettes pour les victimes et des auréoles pour les coupables. Aujourd’hui, personne ne doute de la popularité du capitaine Moussa Dadis en Guinée forestiere. Il utilise donc le capitaine Dadis comme une monnaie d’échange, sachant que la majeure partie de la communauté forestière souhaiterait voir Dadis libre. Alors dire que nous avons gracié Dadis, c’est espérer que ce dernier va leur remettre l’électorat de la forêt sur un plateau d’or. Mais, c’est mal connaître le citoyen guinéen. Au MoDel, nous n’avons rien contre le citoyen Moussa Dadis, il avait des démêlés avec la justice et il a été condamné », a-t-il indiqué.

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Poursuivant, Aliou Dalein Baldé estime que les familles des victimes devraient attaquer cette grace présidentielle devant les juridictions compétentes.

« On dit que le droit de grâce relève du pouvoir discrétionnaire du président. Mais ça, à prendre entre guillemet. Parce que Doumbouya est à la tête d’une junte au pouvoir. D’où la question de savoir est-ce que les familles des victimes ne peuvent pas introduire un recours pour attaquer ce décret de grâce. C’est une brèche dans laquelle les familles des victimes peuvent s’insérer pour attaquer ce décret. A l’allure où vont les choses, nous comprenons que tous les détenus, y compris les Kassory et cie à la CRIEF, sont devenus des monnaies d’échange pour le CNRD. Personnellement, je ne serais plus surpris de ce que feraient Mamadi Doumbouya et le CNRD, même s’il faut monnayer la douleur des familles endeuillées », a-t-il ajouté.

Labé, Bachir Diallo pour siaminfos.com

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