Affrontement à Gberoudou Baranaman (Kankan) : un cas de mo*rt enregistré, le sous-préfet bloqué avec des blessés
Les conflits fonciers et domaniaux continuent de faire des victimes dans la région de Kankan. Ce jeudi, 12 septembre 2024, un violent affrontement a éclaté entre des habitants de la sous-préfecture de Gberoudou Baranaman et ceux du district de Sanana, tous deux relevant de la préfecture de Kankan. Pour l’heure, le bilan fait un mort et plusieurs blessés, a appris Siaminfos.com à travers son correspondant.
Selon les informations obtenues d’une source locale, la tension continue de monter entre ces deux localités qui s’affrontent à cause d’un domaine minier interdit par le préfet de Kankan.
Joint au téléphone à 23 heures, le lieutenant-colonel Faya Mamadouno, sous-préfet de Gberoudou Baranaman, a confirmé l’information, tout en insistant sur la violence de cet affrontement.
«Oui, il y a effectivement eu un affrontement, et il a été très violent. Il y a eu des blessés graves, et on vient de m’informer qu’un corps a été retrouvé dans la brousse, à l’endroit où l’affrontement a eu lieu», a-t-il indiqué.
Selon les explications du sous-préfet, la situation est très compliquée. Il a précisé qu’il était bloqué entre les deux villages en conflit, malgré la présence des blessés qu’il tentait de transporter à l’hôpital régional de Kankan.
«Je ne sais pas comment rentrer en ville, je suis ici avec les blessés de Sanana. Les habitants de Gberoudou Baranaman refusent que nous passions pour emmener ces blessés à l’hôpital régional de Kankan. Mais là où je suis, je ne peux ni avancer ni reculer. Je suis en train de chercher une solution avec le maire et d’autres personnes qui sont restées à la maison, mais elles aussi ont peur de sortir. Mais les gens de Gberoudou sont fermes et ils insistent pour que Sanana réveille leur enfant mort. Sans quoi, ils ne céderont pas», a-t-il révélé.
Dans ses explications, le lieutenant-colonel Faya Mamadouno est revenu sur l’origine de ce conflit, qui dure depuis longtemps. Selon lui, trois districts revendiquent cette localité.
«Depuis l’année dernière, le préfet a interdit l’exploitation minière sur une zone de conflit appelée Farako. Mais récemment, les agents des eaux et forêts qui surveillaient la zone ont été battus par certaines personnes. Nous avons alors demandé aux Sotikèmos des trois villages de constituer des équipes pour surveiller le site. Deux villages, Takoura et Gberoudou Baranaman, ont présenté leurs hommes, mais Sanana n’a pas envoyé les siens. Il y a régulièrement de petits affrontements dans la zone. Mais aujourd’hui, à ma grande surprise, j’ai été informé que les habitants de Sanana sont allés attaqués les gardiens sur le lieu sous prétexte que ces derniers travaillaient sur le domaine. Je me suis immédiatement rendu à Sanana, et une fois sur place, ils m’ont empêché de bouger. Il a fallu l’intervention de la gendarmerie pour que je sois libéré. Actuellement, nous sommes avec les blessés de Sanana, tandis que les habitants de Gberoudou Baranaman ont pris en otage quatre citoyens de Sanana, revenant de Kankan, menaçant de les tuer. De l’autre côté, les habitants de Sanana nous avertissent que si leurs enfants ne sont pas libérés, ils descendront à Baranaman », a-t-il martelé.
Le sous-préfet et la gendarmerie réussiront-ils à transporter les blessés de Sanana à Kankan ? La question reste posée. Selon le sous-préfet, si rien n’est fait, la situation pourrait s’empirer.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com