Aliou Bah dénonce le « climat de peur instauré » en Guinée: « Aujourd’hui, tous les Guinéens qui sont critiques sont en sursis »
C’est l’un des rares politiques actuellement en Guinée qui ne mâche ses mots vis-à-vis des actions entreprises par la junte guinéenne. Alors que deux activistes de la société civile sont détenus dans un lieu tenu secret depuis le 9 juillet dernier, l’enlèvement du journaliste Habib Marouane Camara inquiète le président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL).
Interrogé mercredi, 4 décembre 2024, Aliou Bah a dénoncé le « climat de peur instauré » dans le pays.
« C’est la persistance de ce que la junte pense être la solution pour faire taire ceux qui ont une voix dissonante, parce qu’aujourd’hui ils ont instauré un climat de peur dans le pays. Il n’y a pas les moyens de se contredire, il n’y a pas d’espace de dialogue, les médias sont fermés (…). Les partis politiques sont interdits d’activité et il se trouve qu’ils n’ont pas d’espace d’expression aujourd’hui. On interdit aux partis politiques d’organiser des manifestations pour exprimer leurs opinions. Par contre, on autorise la propagande en faveur de la junte au pouvoir. En ce qui concentre les activistes, à savoir déjà le cas de Billo Bah et de Foniké Menguè qui nous inquiète depuis le 9 juillet dernier et en rajouter encore Marouane Camara, on se pose la question jusqu’où la junte veut aller. Aujourd’hui, tous les Guinéens qui sont critiques sont en sursis. Au lieu d’envoyer des convocations aux gens si toutefois on estime qu’ils sont en porte-à-faux avec la loi, on préfère les opérations de kidnapping, de disparition et on ne donne pas des explications », s’insurge-t-il chez nos confrères de TV5 Monde.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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