A partir du 05 septembre prochain, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), va avoir deux ans au pouvoir. À cette occasion, plusieurs activités sont prévues par les autorités pour commémorer cette date d’anniversaire. Mais bien avant, la question se pose sur quel bilan faut-il tirer de cette transition ? Pour le secrétaire exécutif du conseil national des organisations de la société civile guinéenne interrogé ce jeudi, 31 août, 2023 par notre rédaction, le bilan est satisfaisant.
D’abord pour Ange Gabriel Haba, l’arrivée du CNRD au pouvoir en septembre 2021 a enchanté tout le peuple de Guinée. Car selon lui, le pays était au bord de l’effondrement avec le régime Condé vu le piétinement de la démocratie et l’Etat de droit. Mais depuis ces deux dernières années persiste cet activiste, il y a de quoi se réjouir.
« Le CNRD depuis son arrivée, on peut constater très clairement qu’au sein de l’administration, il y a eu une certaine vague de mise à la retraite de certains administrateurs qui devrait donner l’opportunité aux jeunes d’être recrutés à la fonction publique. Il faut aussi constater qu’en matière de justice, il y a une certaine confiance qui est en train de se rétablir entre les gouvernés et les gouvernants. Il faut dire qu’il y a une nette avancée dans le cadre de l’évolution de notre justice. Il faut également faire remarquer clairement qu’aujourd’hui, les gens sont satisfaits par rapport à la construction des infrastructures routières. Des lieux où on ne pouvait même pas estimer que des routes pouvaient venir, mais aujourd’hui, les citoyens se réjouissent de cela. Donc nous en tant que société civile, c’est l’intérêt qui se trouve du côté des citoyens que nous visons », a-t-il laissé entendre.
De l’autre côté signe et persiste Ange Gabriel Haba, il faut noter que le pari de la refondation et de la rectification institutionnelle est en train d’être gagné
« Parce que les questions liées par exemple à la corruption et à la moralisation de la gestion publique, il n’y a pas de commentaire. C’est la première fois qu’on voit en Guinée qu’un ministre en fonction soit limogé parce qu’il y a des soupçons de corruption et de détournement contre lui. Et on a vu ici dans le gouvernement passé, des Premiers ministres en train de défendre des cas de corruption liés à l’un de ses ministres. On sait que la gestion n’est pas parfaite aujourd’hui, mais en termes de corruption et de détournement, il y a une lutte farouche qui est en train d’être engagée », a-t-il fait savoir.
Cependant, selon cet acteur de la société civile, il y a des insuffisances liées à la gouvernance actuelle, malgré quelques avancées.
« Ce que je regrette beaucoup, c’est qu’avec ce nombre de retraités qu’on a vu, jusqu’à présent, il n’y a pas eu un large recrutement à la fonction publique. Il y a des jeunes qui continuent de chômer, beaucoup ont fini les études mais il n’y a pas de perspectives », a-t-il regretté.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com