A seulement quelques semaines du début des examens nationaux sur l’ensemble du territoire national, malheureusement beaucoup d’établissements scolaires notamment ceux de l’intérieur du pays restent frappés par un manque criard d’enseignants. C’est le cas de la préfecture de Boké où plusieurs écoles publiques, à l’image de celle de Boffeto qui se trouve dans cette situation, qui risque de conduire à sa fermeture prématurée.
Située à près de dix kilomètres de la préfecture de Boké, l’école primaire de Boffeto , a été construite en 2011. Cette école qui s’avère l’une des plus grandes de la localité, ne dispose que deux enseignants titulaires pour un effectif qui s’élève à 230 élèves, a appris siaminfos.com à travers son correspondant régional. Pour cause, les deux enseignants contractuels qui aidaient ces titulaires ont décidé de bouder les salles de classe, à cause du non-paiement de leurs primes lors du dernier passage de la mission de supervision de la paie.
« Aujourd’hui, vu qu’ils ne sont pas payés et bien, ils ont décidé d’arrêter les cours. Moi je les comprends. Parce que ce sont des pères de familles. Et d’ailleurs, ils ne sont pas de ce village. Imaginez un enseignant qui n’a pas reçu son salaire pendant six mois alors qu’il n’a aucune activité parallèle », s’est alarmé Kerfala Bangoura, directeur de l’école primaire de Boffeto avant d’ajouter :
« Nous avons informé les autorités en charge de l’éducation de Kolaboui par rapport à cette situation mais sans succès. Moi-même il fut un temps, c’est moi qui payais ces enseignants de ma poche, mais ça n’a pas suffi. Donc, ils ont décidé de partir d’abord, en attendant que la situation se débloque », dit-il.
L’école compte 230 élèves, répartis en six groupes pédagogiques. Une situation face à laquelle, les parents d’élèves se disent inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
« C’est vraiment dans ce pays sinon, comment un gouvernement peut négliger un secteur aussi important que celui de l’éducation. Nos enfants étudient et quand ils vont c’est pour revenir à 10 heures tous les jours parce qu’il n’y a pas d’enseignants. J’appelle le gouvernement à plus de responsabilité », a lancé Fatou Camara, parente d’élève.
Face à ce qu’ils qualifient de refus du gouvernement de payer leurs arriérés de salaire, certains enseignants contractuels communautaires menacent de boycotter les examens nationaux dont la tenue est dans quelques semaines désormais.
Boké, Baillo Bah pour siaminfos.com