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Conakry: tenue d’une conférence sur la contribution des universités à la question de transition

Depuis le 05 septembre 2021, la République de Guinée traverse une transition dirigée par les militaires à leur tête, le Colonel Mamadi Doumbouya. Une même situation que vivent plusieurs pays africains, notamment le Mali, le Burkina Faso, et le Gabon dernièrement. Depuis près de trois ans, en Guinée, des voix s’élèvent contre la façon de conduire la transition par la junte. Et, c’est dans ce cadre qu’une conférence s’est tenue ce jeudi, 14 décembre 2023 , à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, sur la contribution des universitaires à la question de transition en Guinée et ailleurs, en Afrique.

Au micro de Siaminfos.com, Saïkou Oumar Sagnane, l’homme qui est derrière cette initiative, a révélé quelques détails:

« Moi, je fais ma thèse sur la circulation de l’information à la fois dans les milieux académiques et non académiques. Et à partir de mes observations, je me suis rendu compte qu’il était aujourd’hui nécessaire un peu plus de choix et d’options à nos universitaires de pouvoir contribuer à la réflexion sur les questions de transition. Transition en général, pas que politique. Mais aussi des questions sanitaires, minières, sociales etc. Parce qu’il n’y a pas assez de publications réalisées aujourd’hui par les chercheurs dans ce sens en Guinée. Chaque fois qu’il y a des crises, des transitions, on essaie d’aller toujours chercher d’autres personnes ailleurs qui viennent utiliser nos chercheurs comme des assistants dans leurs travaux alors que nous sommes capables de réfléchir et de produire. Alors pourquoi ne pas se mettre ensemble, réfléchir sur des programmes et projets qui reflètent nos réalités qui sont des enjeux de développement que nous mêmes avons identifiés pour pouvoir aller de l’avant. C’est cette réflexion que nous avons initiée aujourd’hui. La première thématique est de réfléchir sur les questions de crises politiques en général. La deuxième, elle porte sur les autres formes de crises notamment sanitaires, minières et autres. En fin, la troisième thématique vise à réfléchir sur la question de la circulation de l’information qui inclut les questions de rumeurs et des théories et complots qui ont pour conséquences des crises et de transition que nous traversons et qui rendent difficile la gestion du flux de savoir et d’informations. La dernière partie est beaucoup plus liée à comment capitaliser ce que nous avons, aujourd’hui, déjà à l’Université pour pouvoir aller de l’avant. Bref, quel est l’état de la production du savoir, quelles sont les questions épistémologiques qui se posent, quelles sont les questions d’éthique qui se posent et comment mieux impliquer les universitaires sur la longue durée pour ne pas qu’on sorte du cycle de consultations spontanées qui sont généralement dictées et qui ne sont pas en cohérence de l’ossature de développement du pays », a-t-il indiqué.

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A sa prise de parole, le vice-recteur chargé des études à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, a laissé entendre:

« L’objectif de la rencontre était de réfléchir sur le processus de la transition pas seulement en Guinée mais en Afrique. Parce que les Universités sont le Creuset du développement socioéconomique de toute nation. En principe, toutes les politiques de développement des nations doivent être émises par les Universités. Donc nous, nous donnons des orientations, des sujets de réflexion aux politiques qui peuvent les suivre pour donner de bons résultats », a martelé Professeur Manga Sylla.

De son côté, Dr Mohamed Lamine Dioubaté, directeur scientifique du centre de laboratoire de l’analyse socio-anthropologique de Guinée à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, estime que « souvent dans la subjectivite, on se laisse aller dans le parternalisme politique. Ce qui n’est pas bon. Quand on est dans le cadre universitaire, il faut qu’on ose, il faut qu’on soit universitaire. Toutes les sensibilités des questions subjectives, il faut qu’on les abandonne et qu’on s’engage dans l’objectivité pour que notre Université bouge », a-t-il laissé entendre.

 

Bah Mohamed pour Siaminfos.com

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