Contrôle des permis et plaques d’immatriculation: ce qu’en disent des chauffeurs de la fin du moratoire
Le moratoire sur le contrôle des permis et plaques d’immatriculation en République de Guinée prend fin ce samedi, 31 août 2024 sur l’ensemble du territoire. A Conakry, l’inquiétude devient grandissante chez plusieurs chauffeurs, qui disent ne pas être en mesure de s’offrir les nouvelles plaques d’immatriculation pour faute de moyens.
Interrogés par notre rédaction, ces conducteurs de taxi dénoncent la cherté de ces documents et sollicitent du gouvernement, un report du moratoire. Ce pour leur permettre de trouver les moyens pour être dans les normes, comme le veulent les autorités.
« L’État doit vraiment nous aider en diminuant le prix du permis de conduire. Car, il est très cher. Les chauffeurs guinéens n’ont rien en ce moment. Nous sollicitons qu’ils attendent jusqu’au mois de janvier pour débuter le contrôle. Le temps pour nous de chercher l’argent. Mais s’ils maintiennent la date de la fin du moratoire, nous serons obligés de rester à la maison pour éviter les soucis dans la circulation. Et, ce sont les pauvres citoyens qui en souffriront », a dit Mamadou Oury Diallo, chauffeur sur l’autoroute Fidel Castro.
Même son de cloche chez Aly Badara Keita, qui prévient l’État sur les conséquences qui découleront l’entame du contrôle strict des permis et plaques d’immatriculation, en passant outre leur sollicitation.
« C’est vraiment compliqué pour nous chauffeurs actuellement. Avec cette période de grandes pluies, les pannes des véhicules sont répétitives et les dépenses restent énormes. Et si on veut rajouter encore un autre problème qui est l’obligation de se procurer de ces nouveaux documents, la situation va s’empirer, croyez-moi. C’est pour cette raison qu’on a demandé à l’État de reporter légèrement ce moratoire. Cela va nous permettre cette fois-ci, de trouver vraiment les moyens pour rester dans les normes. Mais, si les autorités s’en têtent, les conséquences seront pour les pauvres populations, qui ne pourront plus se déplacer convenablement. Parce que tout simplement, nous serons obligés de garer nos engins pour éviter des ennuis avec les policiers dans la circulation « , dit-il.
Un avis moins partagé par Aboubacar Camara, chauffeur sur la ligne Hamdoulilaye-Kagbelen. Pour lui, malgré la cherté de ces documents demandés, c’est reposant de les avoir, surtout que c’est pour un bon moment.
« Le permis de conduire est très cher, il coûte 1 270 000 francs guinéens. Mais quand tu le prends, c’est fini, il reste avec toi pendant 5 bonnes années. L’avantage est que là où on prend les permis, il n’y pas de corruption. Dès que tu rentres, tu paies l’argent, on te délivre ton permis. Mais, il y a des gens qui ont l’argent et qui refusent de s’acquitter. Le message que je lance à mes amis chauffeurs, est qu’ils se débrouillent tous pour prendre le permis de conduire pour éviter les problèmes avec les policiers dans la circulation », a-t-il lancé.
Déjà, à quelques heures de la fin de ce moratoire, des policiers commencent à être nombreux dans la circulation pour traquer ceux qui ne sont pas dans les règles. Ce qui signifie que la doléance des professionnels du transport est loin d’être prise en compte par les autorités.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com