Des enseignants contractuels de Labé en colère : « Nous allons boycotter les examens partout, même si nous allons mourir »
Ce lundi, 24 avril 2023, des enseignants contractuels de la préfecture de Labé ont organisé un sit-in devant la préfecture afin d’interpeller les autorités sur leur situation. Après avoir scandé des propos comme « vive l’intégration des enseignants contractuels à la fonction publique. Pas de salaire, pas d’examens », ces enseignants contractuels ont été reçus dans la salle de conférence de la préfecture pour mettre sur table leurs revendications.
D’entrée, c’est le coordinateur régional des enseignants contractuels qui a pris la parole pour évoquer les raisons de ce sit-in.
« Nous sommes venus ce matin pour vous adresser un bonjour matinal et vous souhaiter bonne fête. Comme vous le savez, il y a 7 mois de cela que nous ne sommes pas payés donc nous ne pensons même pas à la fête. Monsieur le préfet, comme vous le savez, ce processus ne vous ait pas étranger. Depuis le début jusqu’à maintenant, nous naviguons en dent de scie. Nous n’allons pas revenir sur toutes les péripéties mais vous en conviendrez avec moi que vous en connaissez d’autres. Présentement, nous avons un sérieux problème, nous sommes à 7 semaines de la fin de l’année scolaire et ça fait 7 mois que nous n’avons pas perçu de salaire. La dernière fois, ils sont venus avec une prime exceptionnelle d’un million GNF. Maintenant là, nous nous sommes résignés jusqu’à l’ultime étape, on ne peut plus se résigner. Donc, nous exigeons maintenant le paiement des 7 mois d’arriérés de salaires avec les primes d’incitation. Les 3 mois de vacances doivent nous être payés avec les primes d’incitation. Il faut qu’on nous engage et qu’on nous attribue nos matricules à la fonction publique », a indiqué Mamadou Cellou Diallo.
Poursuivant, le coordinateur régional a menacé de boycotter les examens nationaux, si l’Etat ne respecte pas ses engagements.
« Mais si l’Etat ne nous paie pas les salaires, il n’y aura pas d’examens. Nous allons boycotter les examens partout, même si nous allons mourir. Notre arme, c’est la parole et la craie et nous allons utiliser cela pour obtenir gain de cause », a-t-il ajouté.
Sur le champ, le colonel Étienne Tounkara a promis aux manifestants, de transmettre leur message à qui de droit.
« Où je suis assis, c’est maintenant que je viens d’apprendre votre problème. Sans vous mentir, je ne pourrais que collecter tout ce que vous avez réclamé et rendre compte à qui de droit. Même si un sac vide ne peut pas s’arrêter mais comme vous arrivez à vous lever et à respirer, je crois que vous pouvez encore prendre un stylo pour coucher sur papier ce que vous venez de dire », a-t-il laissé entendre.
Labé, Bachir Diallo pour Siaminfos.com