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Des mendiants déguerpis sous le pont de Donka, à Fayçal : « J’ai perdu environ 8 millions de francs guinéens »

Les mal voyants et autres personnes à mobilité réduite qui ont trouvé refuge sous le pont de l’hôpital Donka sur l’autoroute Fidel Castro, dans la commune de Matam, ont été déguerpis ce dimanche, 16 avril 2023 par les autorités. Selon les témoignages recueillis ce mardi, 17 avril par un de nos reporters, ces personnes vulnérables disent avoir été tabassées par des forces de l’ordre avant qu’on ne leur retire leurs biens.

Interrogée par un reporter de siaminfos.com, Adama Finando Bangoura, une des victimes âgées de 45 ans et mère de 4 enfants, a expliqué les faits.

« Hier, ils sont venus nous disperser à coup de gaz lacrymogène. Ça fait 5 ans que Ciao ne donne pas de nourriture, ils n’acceptent pas. Durant tout ce temps, on est dans une galère qui ne dit pas son nom. On n’a pas de maison. Pendant la saison pluvieuse, on souffre énormément ici parce qu’on n’a pas d’abris et on ne mange pas à notre faim. Ce que les bonnes volontés nous donnent (riz, habits) et autres, ils ont tout brûlé. Je ne connais pas pour les autres mais moi, ils ont brûlé mes effets et emporté certains. J’ai perdu environ 8 millions de francs guinéens. On a été chez le président de la République, il a dit de ne pas nous déranger ici. Je suis sûr qu’il n’est pas au courant de cela. Les non-voyants et les personnes à mobilité réduite n’ont pas de place en Guinée. Pourtant, on n’a pas de moyens et on a des enfants. J’ai 4 enfants et ils ne comptent que sur moi », raconte-t-elle en larmes.

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De son côté, Kandet Abass Doumbouya, malvoyant, âgé de 62 ans, se dit aussi victime de déguerpissement sous le pont de Donka. À notre micro, il dit avoir perdu de l’argent, des habits et autres objets de valeur.

« J’ai perdu deux sacs de riz. Mon sac dans lequel j’avais des habits et 1 200 000 francs guinéens, les policiers ont brûlé et emporté d’autres. On souffre vraiment ici, on demande de l’aide aux autorités parce qu’on n’a pas où aller », lance-t-il.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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