Des préfets nommés à Conakry après le nouveau découpage administratif ? Cette analyse du juriste Dr Alhassane Makanera Kaké
Soumise par le gouvernement guinéen à travers le ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, la loi portant création de nouvelles communes urbaines et rurales dans le grand Conakry et à l’intérieur du pays a été votée ce jeudi, 18 janvier 2024 par le Conseil National de la Transition (CNT).
Dans la foulée, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a annoncé la nomination très prochaine des préfets auprès de ces nouvelles communes dans le grand Conakry, notamment à Kaloum, Matam, Matoto, Ratoma, Tombolia, Kagbelen et Maneah.
Interrogé ce vendredi, 19 janvier 2024 sur ce nouveau découpage administratif, le juriste Dr Alhassane Makanera Kaké a indiqué que cette démarche répond à l’exigence de nos différents textes constitutionnels consacrant les collectivités décentralisées.
« En principe si nous suivons notre loi ou les différents textes constitutionnels consacrant les collectivités décentralisées, la loi dit que les collectivités décentralisées s’administrent librement sous le contrôle d’un représentant de l’État qui veuille sur le respect de la loi et l’intérêt national. Si Conakry est divisée en collectivités décentralisées qui s’administrent librement, la nomination d’un représentant de l’État est une obligation constitutionnelle. Que cet agent s’appelle gouverneur ou préfet, peu importe. C’est qu’à côté de chaque collectivité décentralisée, la loi exige la présence d’un agent de l’État », a-t-il laissé entendre.
Maintenant si on veut nommer des préfets à Conakry, ajoute le juriste, « il n’y a aucune violation de la loi, il y a plutôt le respect des constitutions passées et de notre pratique de gouvernance. Il n’y a pas de problème. Conakry avait fait exception je ne sais pas pour quelle raison. Si on veut aujourd’hui lever cette exception, moi je ne fais qu’applaudir », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, Dr Alhassane Makanera Kaké fait une invite aux administrateurs qui seront nommés au niveau de ces nouvelles communes.
« Ce que je demanderai, ça a été déjà dit sous Sékou Touré, Lansana Konté est revenu largement dessus, Alpha Condé l’a fait suffisamment. C’est de dire qu’il faut la primauté de la loi dans l’action et dans l’activité de l’administration. Il faut accepter la primauté de la loi dans la gestion des affaires publiques. Pour mieux encore dire, il faut que la gestion publique soit caractérisée par la neutralité, par l’impartialité et par la légalité », a lancé le juriste.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com