Échec des pourparlers PM et Forces Vives : Abdoulaye Kourouma parle d’ « un manque de sincérité »
Après plus d’un mois de pourparlers entre le Premier ministre Dr Bernard Goumou et les Forces Vives de Guinée sous la médiation des leaders religieux, aucune sortie de crise n’a été trouvée. Ces acteurs sociopolitiques opposés à la conduite de la transition se sont retirés des négociations et entendent descendre dans la rue dès ce mercredi, 10 mai 2023 pour le début d’une longue série de manifestations.
Abdoulaye Kourouma, président du parti RRD impute cet échec aux chefs religieux qui, selon lui, manquent de crédibilité et de sincérité pour mener à bien ces pourparlers entre le CNRD et les Forces Vives de Guinée.
« C’est parce qu’il n’y a pas de sincérité autour de la table. Le Coup d’État, que tu sois religieux, que tu sois acteur social et politique, on sait que c’est un délit. Mais il y a eu des chefs religieux, il y a eu des chefs coutumiers qui ont félicité, qui ont encouragé, qui ont salué le Coup d’État. Et tandis que quand le pouvoir aussi était là, c’était les mêmes qui faisaient des bénédictions, qui mangeaient des sacrifices, qui faisaient tout… Lorsque tu ne condamnes pas ce qui est anormal, tu ne peux pas régler ce qui est normal parce qu’il faut savoir dire la vérité à qui veut l’entendre. Il y a un problème d’honneur, il y a un problème de dignité, il y a un problème d’humilité, les gens n’accompagnent que le succès », a-t-il déclaré lundi sur Espace FM dans la rubrique « Invité du journal ».
Pour l’ancien député, « s’ils [les religieux ndlr] avaient dit la vérité, admettons que le Coup d’État est fait, c’est consommé déjà, qu’ils arrivaient à condamner que c’est une mauvaise chose pour le pays et qu’ils arrivaient à leur dire que ce n’est pas la bonne méthode, il faut impliquer tout le monde, vous pensez que quand ils étaient là pour approcher les positions, ça n’allait pas réussir ? », se demande Abdoulaye Kourouma.
Face à cette situation où la crise s’enlise de plus en plus, le président du parti RRD appelle les militaires à ouvrir un cadre de dialogue sincère et inclusif pour une sortie heureuse de la transition.
« Ceux qui gèrent le pouvoir doivent d’abord comprendre qu’ils n’ont pas le mandat du peuple. Pour aller donc vers une sortie de crise, il faut qu’ils acceptent d’associer le peuple. Même si ce peuple en demande trop, qu’ils acceptent d’associer ceux qui sont censés être là après le transfert du pouvoir aux civils. Il faut aller à un dialogue sincère, il faut aller dans le sens du retour à l’ordre constitutionnel! Ça ne sert à rien d’entraver le développement, à créer des problèmes au pays… Une bonne transition, c’est un retour à l’ordre constitutionnel dans la paix, dans la quiétude sociale, dans la convivialité…», a dit Abdoulaye Kourouma.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com