C’est une mauvaise nouvelle qui est tombée vendredi comme un coup de couperet. Nasser Kleit, journaliste et animateur à Cavi Médias, a été victime d’une violente agression à l’arme blanche dans la nuit du 10 septembre à Petit Simbaya, dans la commune de Lambanyi. Transporté d’urgence à l’hôpital national Donka, il a été pris en charge et son état, bien que stable, reste préoccupant.
Selon des témoignages recueillis auprès de ses proches, l’animateur de l’émission « Casse la Baraque » a été interpellé par deux individus encagoulés, qui circulaient à moto vers 22 heures, alors qu’il quittait son domicile pour acheter de la nourriture. Les agresseurs l’ont appelé par son nom avant de lui porter plusieurs coups de couteau au cou, au dos et à la main. Le journaliste a résisté et forcé ses assaillants à fuir, évitant ainsi une issue plus tragique .
La nature ciblée de l’attaque est suspectée, selon ses proches. Les agresseurs ayant utilisé le nom du journaliste, pourtant connu sous des sobriquets professionnels. Selon le directeur de Cavi Médias, Aboubacar Camara, « les motivations demeurent floues, mais cette agression semble préméditée». Cette hypothèse soulève des inquiétudes quant à la sécurité des journalistes en Guinée.
Cet incident s’inscrit dans une série d’attaques récentes contre des professionnels des médias en Guinée. Le 25 août, Daouda Bah, journaliste à la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG), a été agressé par des manifestants à Bomboli, subissant une grave blessure à l’œil gauche. Début juillet, un autre confrère de Soleil FM a été attaqué à Soloprimo. Ces événements mettent en lumière l’insécurité croissante dans les quartiers périphériques de Conakry, où des groupes de jeunes délinquants profitent souvent de manifestations pour s’en prendre aux passants .
Si les autorités n’ont pas encore officiellement commenté l’agression de Nasser Kleit, le ministère de l’Information s’était précédemment mobilisé pour condamner l’attaque contre Daouda Bah. Le ministre Fana Soumah avait alors qualifié ces actes d’« inadmissibles » et promis une prise en charge médicale complète pour les victimes .
L’agression de Nasser Kleit rappelle cruellement les risques encourus par les journalistes guinéens dans l’exercice de leur métier. Alors que la victime poursuit sa convalescence à l’hôpital Donka, la profession exige des mesures concrètes pour garantir sa sécurité et préserver le droit à l’information. La réponse des autorités sera un test décisif pour l’engagement du pays en faveur de la liberté de la presse.
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