La famille du jeune homme qui aurait été défenestré d’un immeuble à Kaloum au quartier Sandervalia mercredi par un libanais, est partagée entre colère, tristesse et consternation. Mais elle est aussi assoiffée de justice. Quelques membres de cette famille, notamment l’oncle maternel et la grande sœur du défunt rencontrés par notre reporter ce jeudi, dénoncent un assassinat orchestré par des Libanais avec qui il travaillait.
Ibrahima Sory Soumah, âgé d’une vingtaine d’années apprend-on, était parti pour prendre son salaire chez un certain Kalil, considéré comme son patron, qui l’aurait défenestré.
<<Mon jeune frère était parti réclamer son salaire. Parce que c’est moi qui l’ai appelé avant-hier en lui disant Sorel, c’est le mois de ramadan et je suis en jeûne, mais je n’ai rien à manger, je galère. Il m’a promis en me disant grande sœur ne t’inquiète pas, si Dieu le veut, tu vas passer ta fête en Bazin. Dans la même nuit d’avant-hier mon jeune frère est venu me voir dans ma chambre, il m’a apporté du jus et des pommes. Il m’a dit grande sœur prends ceci et si Dieu le veut, demain, ils vont nous régler au boulot, quand ça sera fait, je vais te donner ta dépense. C’est ainsi que mon jeune frère est parti soucieux de m’apporter ma dépense>>, a raconté M’mah Soumah.
Selon notre interlocutrice, son jeune frère a été assassiné à cause de son argent.
<<Dans les environs de 10h 58 mn, il m’a appelé en criant mon nom, j’ai perdu immédiatement connaissance avec le bruit au téléphone. L’appareil s’est coupé et j’ai décidé de le rappeler, mais en vain. Quelques temps après, c’est son corps que nous avions retrouvé. Ils l’ont torturé, son corps a été retrouvé avec la langue coupée. Ils ont tué mon jeune frère, ils l’ont tué>>, témoigne-t-elle, en sanglot.
De son côté, Youssouf Aribot, oncle de la victime réclame justice.
<< Nous demandons aux autorités de nous rendre justice. Tout ce que nous voulons est que justice soit rendue. Ensuite, que l’on prenne des dispositions contre ces étrangers qui viennent chez nous pour commettre des meurtres. L’État doit prendre des dispositions pour que ces genres de crimes cessent dans le pays>>, a-t-il demandé.
<<Que le colonel Mamadi Doumbouya nous aide, car nous n’avons aucun moyen pour nous rendre justice. Que c’est pas la première fois pour ce Libanais appelé Kalil, les habitants de Kaloum ont témoigné que c’est sa troisième fois de tuer quelqu’un sans que justice ne soit rendue>>, renchérit la grande sœur du jeune Soriba Soumah.
D’ores et déjà au quartier Dixinn port 1 où vivait le jeune Ibrahima Sory, des jeunes sont sortis dans la soirée de mercredi pour exprimer leur ras-le-bol contre ce qu’ils qualifient tous d’assassinat. Ils ont vite été dispersés par des forces de sécurité à coup de gaz lacrymogènes, même s’ils ont repris leur manifestation encore dans la matinée de ce jeudi, 06 avril 2023, apprend-t-on.
Cheick Fantamadi pour siaminfos.com