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Journée de la liberté de la presse : Des journalistes guinéens dénoncent leurs conditions de vie et de travail

Ce mercredi, 03 mai, 2023, marque la journée internationale de la liberté de la presse. Une manière de célébrer les hommes et femmes qui exercent le métier de journaliste dans le monde. C’est aussi une occasion de mettre sous les projecteurs les difficultés auxquelles ces hommes de médias sont confrontés. En Guinée, au delà des bavures policières dénoncées, des journalistes ont décidé de lever un coin du voile sur les mauvais traitements auquels ils font face dans leurs entreprises de presse respectives.

Selon Sâa Alou Yombouno journaliste indépendant, en Guinée, la liberté d’expression n’existe que sur le papier, mais pas dans les faits. Il ne peut y avoir de la liberté d’expression tant que la situation salariale des journalistes du pays reste précaire, a-t-il regretté.

<<Quand on parle de manque de liberté d’expression en Guinée, on pense souvent aux bavures policières. Mais moi je pense que ce n’est pas à ce niveau qu’il y a un manque de liberté d’expression. Le manque de liberté d’expression à mon avis, est d’abord dans les médias auxquels nous appartenons. C’est ce qu’on ne dit pas le plus souvent. Parce que pour qu’un bon journaliste puisse se sentir libre, il faut qu’il bénéficie d’un bon salaire. Aujourd’hui lorsque vous prenez la majorité des journalistes en Guinée, les conditions de travail sont assez misérables, les conditions salariales surtout sont très très misérables. A ce niveau, est-ce que ce journaliste qui est là, peut être libre dans ce qu’il dit? Ce n’est pas parce qu’on violente un journaliste, qu’on porte atteinte à la liberté d’expression. Même la personne qui vient nous tendre 10 millions, pour dire ce qu’elle veut, c’est de porter atteinte à la liberté d’expression. Alors qu’une personne qui n’a rien à mettre sous la dent, ne peut pas résister face à l’argent>>, a-t-il laissé entendre.

Pour Haoulatou Sow, journaliste reportrice à la radio Espace, c’est une journée à l’occasion de laquelle il faut profiter pour dire ce qui ne marche pas. D’ailleurs, elle regrette avoir constaté l’injustice en terme de rémunération dans beaucoup de médias en Guinée.

<<Ce qui ne va pas d’abord, c’est le traitement des journalistes qui sont sur le terrain, ces reporters et cadreurs qui ne sont pas trop considérés et qui sont parfois oubliés au profit de ceux qui sont dans les bureaux. A l’interne, il y a un manque de traitement. Par exemple, ceux qui viennent pour juste présenter les éditions, sont beaucoup plus payés que ceux qui sont sur le terrain. Alors que ce sont ceux qui sont sur le terrain qui fournissent assez d’efforts dans le travail>>, a-t-elle dénoncé avant de révéler des cas de harcèlements vis-à-vis des femmes journalistes dans les médias.

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<<Il y a beaucoup de harcèlement dans ce milieu. Beaucoup de patrons de presse profitent de leurs titres pour donner des stages aux filles à des conditions. Il faut que ça s’arrête!>>, a-t-elle martelé.

<<Il faut que la donne change! Et pour le faire, il faut que nous mêmes acceptions de parler de nos problèmes. On est là 12 mois sur 12, en parlant des problèmes des autres alors que nous sommes confrontés à de nombreux problèmes>>, a conclu Haoulatou Sow.

Pour une presse libre et indépendante en Guinée, il faut créer des conditions pour les journalistes, plaide Tènèma Doumbouya, reporter à la radio Bonheur FM.

<< A commencer d’abord par nos rédactions, il faut nous mettre dans les conditions normales de travail, il faut nous doter des équipements qu’il faut, un salaire qui peut assurer nos conditions de vie. Parce qu’aujourd’hui il y a beaucoup de rédactions où les gens ne sont pas payés ou ce qu’on leur donne est assez minime. Il faut que la donne change !>>, a-t-il lancé.

Le message reste le même pour Alpha Oumar Diallo, de Afrik infomedia. Pour ce jeune JRI, le 03 mai doit permettre à la corporation de faire une introspection.

<< Certe le 03 mai, est une journée internationale dédiée à la liberté de la presse, mais je crois que cette journée devrait être une occasion pour les journalistes de façon générale mais surtout les reporters, parce que c’est eux qui sont au four et au moulin à la recherche de l’information de se remettre en cause et de faire des plaidoiries auprès des patrons de médias pour que les conditions de vie changent et qu’elles soient plus ou moins acceptables>>, a-t-il indiqué.

Cette année, la haute autorité de la communication, célèbre cette journée sous le thème :<< façonner un avenir des droits: la liberté d’expression, clé de voute des droits>>, fin de citation.

 

Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com

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