Kankan/Fête du travail : des travailleurs évoquent leurs difficultés et réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail
L’humanité célèbre ce 1er mai la journée internationale des droits des travailleurs. Dans la commune urbaine de Kankan, cette fête comme beaucoup d’autres d’ailleurs est passée sous silence, mais des travailleurs rencontrés ont mis la journée à profit pour étaler leurs difficultés quotidiennes et inviter le gouvernement et les patrons à améliorer les conditions de travail, rapporte notre correspondant dans la localité.
Saa Antoine Tolno fonctionnaire, dispense des cours d’histoire au lycée 3 avril de Kankan. Rencontré dans l’enceinte dudit établissement ce lundi matin, il déplore le fait que la célébration de la fête du travail ne soit pas prise en compte par les décideurs :
« Dans les autres pays, les gens se rencontrent, ils discutent, ils font des revendications, ils font des projets. Mais chez nous en Guinée, on voit que les conditions des travailleurs ne lui permettent pas de prendre en compte cette journée, ce qui fait que ça passe très souvent inaperçu. Lorsque nous prenons le cas des enseignants par exemple, il y a cette insatisfaction qui est là, les enseignants déplorent les conditions de travail qui ne sont pas du tout faciles. Le travail est trop mais la rentabilité est peu », dénonce-t-il.
Sur les terrains de reportage chaque jour, Mohamed Slem Camara, journaliste correspondant de Fim FM, a décidé de se donner un congé ce 1er mai. Ce qui ne l’empêche pas de dénoncer le mauvais traitement salarial des journalistes :
« Nous sommes les premiers à passer les informations aux citoyens, mais très malheureusement nos conditions de vie ne sont du tout adéquates. Sortir sur le terrain, chercher, traiter et diffuser l’information, c’est vraiment compliqué, et qu’à la fin du mois tu te retrouves avec des miettes. Des fois, il y a certains de nos confrères qui ne sont pas payés, c’est vraiment regrettable », dit-il.
Diplômé en commerce depuis 2020, Claver Kolié gagne son quotidien dans la vente du carburant sur le marché noir. La fête du travail est pour lui une occasion d’interpeller l’Etat :
« On a passé les 20 ans d’études mais après tout ça, on est dans le chaos. Donc, ce que je demande à l’Etat, c’est d’employer la majeure partie des diplômés qui sont aujourd’hui à la maison, dans les champs et dans les mines. »
Cheick Ahmed depuis Kankan pour Siaminfos