Initialement prévue pour débuter ce mercredi, 29 octobre 2025, la grève annoncée par les enseignants de l’Université Julius Nyerere de Kankan a été suspendue quelques heures seulement après son annonce. Cette décision intervient à la suite de l’implication directe du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui a dépêché une mission à Kankan afin d’examiner les revendications formulées par les enseignants, a appris Siaminfos.com.
Selon Moriba Kouyaté, enseignant-chercheur et secrétaire général adjoint du SENASUR, cette suspension ne signifie pas la levée du mot d’ordre de grève, mais un geste de respect envers le ministre.
« Le mot d’ordre n’a pas été levé, mais suspendu par respect pour notre ministre. Dès qu’il a été informé de notre décision d’arrêter les cours, il a immédiatement réagi en envoyant une délégation à Kankan. Les notables sont également intervenus », a-t-il expliqué.
D’après le syndicat, certaines doléances des enseignants commencent déjà à être prises en compte. Parmi les améliorations constatées figurent la dotation de certaines salles de classe en ordinateurs, bureaux, ventilateurs et climatiseurs. « Nous avons constaté que plusieurs de nos points de revendication ont commencé à être satisfaits. Le ministre nous a demandé de suspendre le mouvement jusqu’à l’arrivée de la délégation ministérielle. Par respect pour lui et les sages de Kankan, nous avons accepté de reprendre les cours jusqu’au samedi », a précisé M. Moriba Kouyaté.
L’une des principales préoccupations demeure toutefois la question de l’électricité, essentielle au bon déroulement des activités académiques « On ne peut pas enseigner avec les nouvelles technologies sans électricité. Depuis 2016, le moteur qui alimente l’université est vétuste. Nous avons demandé l’achat de nouveaux groupes électrogènes pour garantir l’autonomie énergétique de l’institution », a insisté le syndicaliste.
Tout en saluant les efforts déjà consentis, le syndicat reste vigilant et appelle à la concrétisation de l’ensemble des promesses « Quand on revendique dix points et que sept ou huit sont satisfaits, on poursuit le dialogue pour les autres. Mais si les deux restants ne le sont pas, nous pourrions reprendre la grève», a averti M. Kouyaté.
En attendant la mission ministérielle, les enseignants ont décidé de reprendre temporairement les cours, dans l’espoir que les engagements pris seront respectés dans les prochains jours.