L’épouse d’Ibrahima Diallo du FNDC dénonce une détention « illégale » de son mari : « la détention préventive prolongée est devenue la norme en Guinée »
1er Août 2022 – 1er Avril 2023, cela fait huit (8) mois, jour pour jour depuis que Fonikè Menguè et Ibrahima Diallo, tous responsables du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont été incarcérés à la Maison centrale de Conakry après l’organisation d’une manifestation interdite par la junte guinéenne.
Pour Asmaou Barry, l’épouse d’Ibrahima Diallo, si ces responsables du FNDC ne sont pas jugés à partir d’aujourd’hui, leur détention serait illégale à partir du moment où les huit mois de détention préventive en matière délictuelle sont écoulés.
« Aujourd’hui, nous sommes le 1er avril. Ibrahima et ses amis ont été mis sous mandat de dépôt le 1er août. Donc, cela veut dire que ça fait huit mois jour pour jour qu’ils sont incarcérés. Et comme vous le savez, en termes d’infractions délictuelles, le mandat de dépôt, c’est 4 mois renouvelable une seule fois. Cela veut dire que si à partir d’aujourd’hui, les autorités judiciaires n’organisent pas le procès pour le jugement de Ibrahima et ses amis, ils sont tout simplement dans une détention illégale et arbitraire à partir de maintenant », a-t-elle déclaré.
Dans son intervention, la conseillère nationale au CNT soupçonne les autorités de Conakry de détenir ces activistes pour une autre raison que celle pour laquelle ils ont été arrêtés.
« Aujourd’hui, ils ont passé toute la durée de la peine qu’ils auraient pu écoper si seulement ils avaient été reconnus coupables. Mais si on continue à les garder, cela veut tout simplement dire qu’il y a une autre raison de continuer à les garder. L’infraction qu’on les reproche, c’est juste un alibi pour pouvoir continuer à les garder parce que le régime actuel a le pouvoir de le faire tout simplement. C’est une façon de mettre ces personnes qu’on considère comme étant des obstacles de côté, en attendant de pouvoir continue ce qu’ils sont en train de faire », a dit Asmaou Barry.
L’épouse d’Ibrahima Diallo attire également l’attention sur ce qu’elle qualifie de violation répétée des droits humains en Guinée par le régime du CNRD.
« En tant que citoyenne, j’interpelle les autorités judiciaires mais également le régime du CNRD à faire attention, parce qu’aujourd’hui la détention préventive prolongée est devenue la norme en Guinée, que ça soit pour le cas de Ibrahima et ses camarades ou bien tant d’autres détenus qui sont carrément dans l’anonymat. Il est important que cette situation cesse parce que cela constitue une violation des droits humains. Donc en tant qu’épouse, dès lors que la durée légale de la détention préventive a expiré, je considère désormais que tout ce qui adviendra à Ibrahima et ses amis, en tout de mauvais, sera de la responsabilité des autorités judiciaires mais également du régime du CNRD », a-t-elle prévenu.
Par ailleurs, Asmaou Barry espère que la médiation engagée par les leaders religieux portera fruits pour permettre à ce que ces activistes soient jugés ou tout simplement libérés.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour Siaminfos.com