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L’Union Africaine sanctionne Madagascar et suspend le pays de ses instances

Addis-Abeba, l’Union africaine (UA) a pris la décision de suspendre Madagascar de l’ensemble de ses instances dirigeantes. Cette mesure, annoncée à l’issue d’un sommet extraordinaire du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, fait suite à la récente crise politique qui secoue la Grande Île.
La décision, qualifiée de « nécessaire » par les représentants de l’organisation panafricaine, intervient dans un contexte d’instabilité et de violations présumées de l’ordre constitutionnel. Bien que les communiqués officiels restent mesurés dans leurs formulations, les sources diplomatiques évoquent une inquiétude profonde concernant les dérives autoritaires et les entraves au processus démocratique observées à Antananarivo ces derniers mois.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a déclaré que « l’Union africaine réaffirme son attachement indéfectible à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance. La suspension de Madagascar est une mesure conservatoire, en attendant le retour à un ordre constitutionnel conforme à nos valeurs partagées. »
Les raisons d’une sanction
Si le déclencheur immédiat n’est pas explicitement détaillé, la suspension est largement perçue comme une réaction à la dissolution de l’Assemblée nationale par le pouvoir en place et à la mise en place d’un gouvernement de transition non issu d’élection libre. L’UA, par le passé, a toujours appliqué une politique de tolérance zéro envers les changements de gouvernements anticonstitutionnels.
Cette suspension prive Madagascar de son droit de vote et de sa capacité à participer aux décisions des organes de l’UA. Le pays ne pourra plus siéger au Conseil de paix et de sécurité, ni présenter de candidats pour des postes au sein de la Commission. Sur la scène internationale, cette isolation diplomatique est un coup dur pour la légitimité du régime actuel.

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Réactions et conséquences
À Antananarivo, le gouvernement a exprimé sa « profonde surprise » et son « incompréhension » face à cette décision, la qualifiant d’ingérence dans les affaires intérieures du pays. Les autorités malgaches affirment agir pour « stabiliser le pays et préparer des élections crédibles ».
Dans l’opposition, en revanche, la suspension est saluée comme un signal fort de la communauté africaine. « L’UA a tiré la sonnette d’alarme. Elle envoie un message clair : on ne peut pas bafouer la démocratie sans conséquence », a déclaré un leader de l’opposition sous couvert d’anonymat.
Sur le plan économique, cette sanction risque d’isoler davantage Madagascar, de compliquer l’obtention d’aides internationales et de décourager les investisseurs déjà frileux face à l’instabilité.

Quelle issue possible ?

La levée de la suspension est conditionnée à la mise en œuvre par les autorités malgaches d’un calendrier électoral crédible et inclusif, accepté par l’ensemble des forces vives de la nation. L’UA, en collaboration avec d’autres partenaires internationaux comme les Nations Unies et la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), devrait nommer des médiateurs pour accompagner ce processus de retour à l’ordre constitutionnel.
Pour l’heure, la Grande Île se retrouve en marge du concert des nations africaines, une situation qui pèse lourdement sur son avenir politique et économique, et rappelle douloureusement les périodes de crise qu’elle a traversées par le passé.

Bah Mohamed pour Siaminfos.com

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