Manifestation à Ratoma: un journaliste victime de menaces de la part des gendarmes, sa moto emportée
L’acte s’est passé lundi, 29 juillet aux environs de 20 heures, dans le quartier Demoudoula, commune de Ratoma. Ibrahima Camara, journaliste reporter du site Siaminfos.com, une filiale du groupe Cavi Médias, a été victime de menaces et d’agression de la part des agents déployés pour le maintien d’ordre lors d’une manifestation dans ladite commune.
Après une journée de travail, Ibrahima Camara qui rentrait tranquillement chez lui à Demoudoula, s’est retrouvé dans une situation inconfortable à l’entrée de son domicile. Alors qu’il attendait à ce qu’on lui ouvre le portail pour entrer, il s’est fait agresser par des agents d’une unité de la gendarmerie, qui ont emporté sa moto.
Joint par un de nos reporters, le journaliste a révélé des détails sur sa mésaventure.
« Chaque lundi, je suis à la présentation du journal parlé. Après cette présentation comme d’habitude, je cherche à rentrer à la maison. Malheureusement pour moi, on ne m’a pas informé que ça n’allait pas dans le quartier. Les forces de l’ordre et des jeunes s’affrontaient dans le quartier. À l’entrée de chez nous, alors que j’attendais à ce qu’on m’ouvre le portail, j’ai vu des gendarmes encagoulés et lourdement armés venir vers moi à pieds. Leur pick-up était derrière eux. Malheureusement, je n’ai pas pu identifier la voiture. À un moment donné, ils ont commencé à tirer à balles réelles. Dans la panique, j’ai crié pour dire que je suis journaliste, je viens du boulot. Mais, ça n’arrêtait pas de tirer. Heureusement pour moi, ils ont ouvert la cour avant qu’ils n’arrivent à mon niveau. Je suis rentrée, j’ai laissé la moto dehors. Quand je les ai entendu dire d’embarquer la moto, j’ai rouvert le portail pour dire que je suis journaliste et que je viens du boulot. Un d’entre eux a pointé l’arme sur moi. Pour ne pas trop risquer ma vie, j’ai fermé la porte et ils ont embarqué ma moto. Je ne peux identifier personnellement les personnes, mais ce qui reste clair c’est des gendarmes qui étaient sur les lieux », explique le journaliste.
Dès le lendemain, Ibrahima Camara s’est mis à la recherche de sa Moto de marque TVS 125, couleur bleu-noir, plaque rouge : immatriculée Y 5815. Depuis mardi, il dit sillonner la plupart des unités d’intervention ( BAC, CMIS, ET GENDEMERIES MOBILES) mais sans succès.
« J’ai fait presque le tour des unités d’intervention de la capitale, mais je ne retrouve pas la moto. Chose qui continue à m’impacter négativement parce que c’est ce qui me permet d’aller sur le terrain pour les reportages », a fait savoir Ibrahima Camara qui regrette cette attitude des forces de l’ordre.
« J’aurais aimé qu’ils me trouvent devant ma cour, qu’ils m’assistent jusqu’à ce qu’on m’ouvre le portail. C’est ça d’ailleurs leur mission. Protéger les personnes et leurs biens », a martelé notre confrère.
De son côté, le Directeur de publication du site Siaminfos.com dit regretter cette agression, surtout venant des agents de maintien d’ordre. Pour lui, ils devraient montrer l’exemple, au lieu de s’attaquer aux biens des paisibles citoyens.
« C’est regrettable qu’un tel acte soit posé par des personnes censées nous protéger. Mon reporter s’est pourtant bien présenté à ces agents qui n’ont rien voulu entendre. Il revenait du boulot, et il rentrait tranquillement chez lui. C’est pour dire que le chemin est encore naturellement long pour ce qui est du maintien d’ordre dans notre pays. Si la moto n’est pas retrouvée d’ici là semaine prochaine, nous serons dans l’obligation de saisir le parquet de Dixinn. Une plainte sera donc déposée pour ce faire », a dit Mohamed Bah.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com