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Pepe Carlos Gbamou, consultant en management : « C’est toujours mieux d’entreprendre chez soi que d’aller ailleurs »

Elles sont nombreuses ces personnes de différentes tranches d’âges qui sont animées par l’envie d’entreprendre. Même si chacune a ses proches raisons, l’entrepreneuriat rime néanmoins avec un certain nombre de principes qu’il faut respecter. C’est du moins ce que laisse entendre Pepe Carlos Gbamou, consultant en management.

Interrogé par notre rédaction ce vendredi, 26 juillet 2024, il a indiqué que « nous sommes dans un monde qui est lui-même incertain, avant même de parler de l’incertitude qui est en Guinée. Les conseils que nous donnons aux entrepreneurs pour investir dans un monde incertain et dans un pays incertain, c’est d’avoir l’intelligence de la situation. Il y a des outils aujourd’hui en management qui sont développés pour aider les investisseurs à faire des choix dans leur décision d’investissement dans des contextes d’incertitude. D’abord, il faut étudier le pays. Quelle est la situation économique ? Quelle est la situation politique ? Quelle est la suite socioculturelle, écologique et légale dans le secteur dans lequel vous voulez investir dans le pays. Après avoir étudié le monde et le pays, il faut étudier le secteur dans lequel vous voulez investir. Et pour analyser un secteur, il y a des outils qui sont développés. Il faut étudier la concurrence dans le secteur parce que plus la concurrence est élevée dans un secteur, moins le secteur est rentable. Il faut étudier le pouvoir de négociation des fournisseurs. Plus le pouvoir de négociation des fournisseurs est élevé, moins le secteur est rentable parce que les fournisseurs vont tirer la plus grande partie de la rentabilité. Il faut étudier le pouvoir de négociation des clients parce qu’il est déterminé par la différenciation dans le secteur. Quand un secteur n’est pas différencié, le pouvoir de négociation des clients sera élevé. Il faut aussi étudier la menace des nouveaux entrants dans le secteur. Est-ce qu’il y a des barrières à l’entrée qui vont protéger la rentabilité du secteur. Il faut aussi évaluer la menace des produits de substitution. Est-ce que j’investis dans un secteur dans lequel il y a déjà quelqu’un quelque part qui développe un produit de substitution ? », indique le consultant avant de poursuivre :

« L’Europe va passer de 500 millions d’habitants à 450 millions d’habitants en 2050. Et sur la même période, l’Afrique va passer de 1,2 milliards d’habitants à 2,5 milliards d’habitants. Quand les pays en Europe vont faire le déclin démographique, nous on va faire l’explosion démographique. Quand la population accroît fortement alors qu’il n’y a pas de création d’emplois, d’opportunités, les jeunes ne vont pas rester là où ils sont s’il n’y a pas d’opportunités pour eux. Au fur et à mesure que les populations sont en croissance, il faudra que les pouvoirs publics renforcent les compétences des jeunes, créent des emplois décents et aussi encouragent les jeunes à s’investir dans l’entrepreneuriat et motivent le secteur privé à soutenir tout ça. Donc, c’est ça qui va pousser les jeunes à rester s’ils ont des opportunités dans leur pays d’origine », dit-il avant de rappeler qu’il » y a des efforts, mais beaucoup de choses restent à faire parce que, un entrepreneur qui entreprend dans un secteur lié par exemple à l’énergie alors qu’il n’a pas le courant pendant la journée, ça serait compliqué pour lui. Ces derniers temps, on a assisté à des coupures d’Internet alors que beaucoup de jeunes qui ont des business qui sont exclusivement basés sur internet. Aujourd’hui, on est en période de transition, donc en instabilité institutionnelle. Tout ça n’encourage pas les investisseurs à venir alors que les entreprises guinéennes, pour grandir, vont faire des partenariats avec d’autres entreprises dans d’autres pays qui vont leur faire confiance. C’est toujours mieux d’entreprendre chez soi que d’aller ailleurs. Une entreprise qui a réussi en Guinée pourra facilement s’externaliser dans d’autres pays tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal,  le Mali, etc. Mais c’est compliqué d’aller entreprendre dans d’autres pays bien qu’ils donnent aujourd’hui des opportunités à leurs entrepreneurs. Mais quand on est un entrepreneur étranger, la meilleure chose à faire c’est de chercher à créer des entreprises chez et de s’ externaliser chez les autres, c’est plus important », nous-a-t-il confié.

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Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

Tél. : 627 56 46 67  / 660 23 01 03

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