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Pont Kagamé de Kagbélen : un ingénieur des ponts signale d’énormes risques que l’ouvrage pourrait être confronté

Inauguré mardi dernier par le Président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya et son homologue Rwandais, le pont de Kagbélen baptisé « Pont Paul Kagamé » suscite de l’espoir chez les habitants du grand Conakry par son utilité à réduire considérablement les embouteillages et à améliorer les déplacements.

Sauf que selon des spécialistes, cet échangeur pourrait être confronté à d’énormes risques dans un proche avenir. Selon Balla Moussa Konaté, ingénieur des ponts et chaussées, « les défis qui attendent le nouvel édifice baptisé pont Paul Kagamé de Kagbelen sont à la fois multiples, urgents et exigeants. D’une manière générale, celui-ci ne saurait être détaché des principaux enjeux qui assaillent systématiquement les autres artères principales urbaines de notre capitale, dont la forme urbaine quasi linéaire jusqu’au Km36 et Kagbélen est une des causes majeures », a-t-il laissé entendre sur sa page Facebook.

Dans les limites de la tolérance technique, ajoute Balla Moussa Konaté, « on peut signaler les risques suivants, dont certains ont déjà commencés :

1) L’absence d’aire aménagée pour le stationnements des taxis de toute catégorie confondue fait déjà son effet d’encombrement à même sur la chaussée, côté Keitayah, au lendemain de la mise en service de cet ouvrage;

2) La traversée de chaussée par les piétons sur l’axe km 36 – Dubréka ést prévue en passage clouté devant la partie giratoire de l’échangeur, mais les piétons continuent déjà de traverser la chaussée un peu partout dans un désordre total, au risque des accidents de la route qui pourraient en survenir;

3) La partie giratoire en bas du pont constitue la zone la plus vulnérable de cet édifice, avec un mode de fonctionnement qui exige des passages alternés entre les différents véhicules qui passent par-là, causant ainsi des étapes de ralentissements plus ou moins considérables, en fonction du degré d’affluence de ces véhicules vers le giratoire;

4) Les ilots de séparation qui y sont bâtis sont des lieux habituellement de convoitise (comme du côté marché ENTA) par des étalagistes, des marchands ambulants et certains mendiants, avec des risques élevés d’accidents de la route et de ralentissement de la circulation;

5) Les passages des piétons sur des bandes cloutées ou dans le désordre, dilueraient la rapidité dans la circulation des véhicules à peu près comme dans n’importe quel giratoire au moment des grandes affluences, lorsque ces véhicules sont obligés d’alterner avec les traversées des piétons ou devant les feux tricolors;

6) Ce genre de fonctionnement d’échangeur est à préserver contre plusieurs autres formes d’encombrants physiques, y compris l’apparition des marchés spontanés qui pourraient l’envahir;

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7) Son système d’évacuation des eaux pluviales doit être aussi préservé contre les déchets solides, notamment d’origine plastique;

8) D’une part, à moyen terme (moins de 20 ans), la démographie et le parc d’engins roulants augmenterait énormément dans Grand-Conakry. D’autre part l’axe km 36 – Dubréka (km 5) nécessiterait la réalisation d’une route en 2×2 voies. Dans ce cas, notre échangeur avec sa forme actuelle sera moins efficace face aux nouvelles exigences pour la circulation normale des engins roulants;

9) La sollicitation de cet édifice par rapport au prolongement de la 2×2 voies Kagbélén – Kouriah et sa position géographique dans le Grand – Conakry faisant de lui l’échangeur le mieux placé à la croisée des grands chemins risque d’être moins suffisant par rapport à sa forme actuelle;

10) À l’avenir, d’une part, avec l’accroissement du nombre de véhicules roulant entre Kagbélén et km 36. D’autre part, notre échangeur est à moins de 700 m du chemin de fer qui pourrait lui aussi doubler ou tripler sa ligne de transport. Ainsi, les interruptions répétées de la circulation routière pour la sécurité qu’impose le passage des trains pourraient constamment être perturbant pour le fonctionnement normal des véhicules sous le pont Paul Kagamé de Kagbélén;

11) Halte surtout aux risques d’accidents de la route qui pourraient naitre de tout, y compris l’agression des lampadaires et autres objets routiers sur cet édifice;

12) Les agents de la police routière doivent être augmenté en effectif et en moyens de travail pour exiger permanemment la discipline qui sied en pareille circonstance, où certains conductucteurs se tromperont à coup sûr entre les nombreux ilots dans le giratoire de ce nouvel ouvrage;

13) La majeure partie de l’effectif de cette police routière doit travailler à la périphérie de cet ouvrage et non essentiellement sous le pont, où des engins roulants sont arrêtés et attroupés à même sur la chaussée;

14) Notre esprit citoyen face à cette nouvelle infrastructure routière pourrait contribuer à ce que celle-ci nous rapporte assez de bienfaits, malgré beaucoup de risques de faiblesses dont les sources relèvent du comportement humain ».

Reste à savoir si ces alertes et propositions seront prises en compte par les autorités compétentes et que des dispositions idoines soient prises afin que l’ouvrage soit préservé de tous ces risques.

 

Abdourahmane Pilimini Diallo pour Siaminfos.com

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