Alors que la ville de Siguiri est une nouvelle fois frappée par des inondations dévastatrices, le Premier ministre Bah Oury a rompu le silence pour lancer un appel pressant à l’action. Loin de se contenter d’un constat d’impuissance, il a transformé la tragédie en cri de ralliement pour une responsabilité partagée.
Réagissant ce jeudi à ces inondations spectaculaires qui ont causé d’énormes dégâts matériels dans la ville aurifère de Siguiri mercredi, le Premier ministre guinéen estime qu’il est temps d’agir pour éviter le pire.
A en croire Amadou Oury Bah, «ces inondations ne doivent pas être un simple constat de douleur. Elles sont un appel à l’action », a déclaré Bah Oury, soulignant que la réponse ne saurait reposer sur les épaules du seul gouvernement. Bien que l’exécutif affirme être « solidaire et mobilisé », le chef du gouvernement a insisté sur l’urgence d’une synergie entre tous les acteurs locaux : « La solution est collective ».
Dans son allocation, Bah Oury a ciblé quatre piliers essentiels de la réponse :
1. Les administrateurs territoriaux, sommés de renforcer la prévention et l’aménagement urbain ;
2. Les citoyens, invités à adopter des comportements écoresponsables (gestion des déchets, respect des zones inondables) ;
3. Les exploitants semi-industriels, dont les pratiques minières ou agricoles accentuent souvent l’érosion et la vulnérabilité aux crues ;
4. La société civile, cruciale pour la sensibilisation et la vigilance.
«Il est temps d’adopter des pratiques responsables pour protéger nos vies et notre environnement », a-t-il martelé, rappelant que les dérèglements climatiques exigent une rupture avec les habitudes destructrices. Si Siguiri symbolise aujourd’hui la souffrance, elle pourrait, selon lui, incarner demain la résilience à condition que « chacun assume son rôle ».
Siguiri, préfecture du nord-est de la Guinée, subit régulièrement des crues violentes lors de la saison des pluies, aggravées par la déforestation, l’orpaillage artisanal et un urbanisme anarchique. Les dernières inondations ont causé d’importants dégâts matériels et des déplacements de population, relançant le débat sur l’inaction chronique face à ces catastrophes récurrentes.
Le gouvernement promet un plan d’urgence sous 72 heures, mais l’efficacité de la « mobilisation collective » réclamée par Bah Oury dépendra de l’engagement réel des parties prenantes. Pour les habitants de Siguiri, l’espoir se mêle désormais à l’exigence de preuves tangibles.
BAH Mohamed pour Siaminfos.com