Le parquet près le tribunal de Première Instance de Siguiri a réagi ce week-end à la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo mettant en scène un ressortissant burkinabè et jugée outrageante par de nombreux internautes. Devenue virale en quelques heures, la séquence a suscité une vague d’indignation dans plusieurs localités de la Haute Guinée.
Selon le procureur de la République, Maître Ibrahima I. Camara, une enquête judiciaire a été immédiatement ouverte à la suite d’un échange avec le représentant du Haut Conseil Supérieur des Burkinabè de l’Étranger en Haute Guinée. Les forces de gendarmerie et de police ont été mobilisées pour identifier, interpeller et déférer les auteurs présumés devant les juridictions compétentes.
Face aux tensions provoquées par cette vidéo, le Parquet lance un appel au calme et à la retenue. « L’émotion suscitée est compréhensible, mais la violence contre d’autres ressortissants burkinabè ne saurait être une solution », insiste le procureur.
Cet appel intervient après plusieurs actes de pillage, de vandalisme et de destruction de biens privés enregistrés dans la nuit du 17 novembre à Kintinian et Kamagatiya. Le Parquet « condamne avec la plus grande fermeté » ces comportements, rappelant qu’ils constituent de graves infractions pénales et ne font qu’aggraver un climat déjà tendu entre les communautés.
Le procureur souligne que personne ne doit payer pour un crime commis par autrui et prévient que toute tentative de justice privée sera sévèrement sanctionnée. Il rappelle également que le Burkina Faso est un « pays ami et frère », et que toute représaille contre ses ressortissants vivant en Guinée est strictement proscrite.
Toute personne disposant d’informations susceptibles d’aider les enquêteurs est invitée à les transmettre aux autorités compétentes, dans la plus grande confidentialité.
Déterminé à restaurer la sérénité, le Parquet assure que toutes les dispositions nécessaires sont prises pour faire la lumière sur cette affaire, en étroite collaboration avec les forces de sécurité et les représentants de la communauté burkinabè.
À Siguiri, le message est clair : seule la justice tranchera, car la paix et la sécurité des populations demeurent une priorité absolue.
Mohamed ALY
