Souleymane Bah de l’OGDH sur l’enlèvement d’Abdoul Sacko: « C’est devenu coutumier, personne n’est à l’abri »
En Guinée, la liste des personnes kidnappées s’allonge avec ce kidnapping d’Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des Forces Sociales de Guinée. L’activiste de la société civile a été enlevé au petit matin de ce 19 février 2025 à son domicile par des hommes en uniformes encagoulés, selon nos informations. Et son lieu de détention reste pour l’heure inconnu. L’OGDH, se révolte contre « les violations graves des droits de l’homme ».
Il s’agit d’un énième cas d’enlèvement d’activistes de la société civile en Guinée. Abdoul Sacko rejoint la liste de Foniké Menguè et Billo Bah. Selon son épouse, « Il a été violenté, ligoté et jeté par terre », avant d’être enlevé et conduit à une destination qui reste pour le moment mystérieuse. Chose que dénonce le président de l’organisation guinéenne de la défense des droits de l’homme.
« On nous emmène maintenant à fermer nos bouches. Que personne ne puisse rien dire. Personne n’est à l’abri, y compris eux qui sont en train de commettre ces actes. Ils veulent faire ce qu’ils veulent sans obstruction, sans revendication, c’est tout et c’est ça la vérité », regrette Souleyman Bah.
L’activiste des droits de l’homme dénonce à cet effet ce qu’il qualifie de graves violations des droits de l’homme en Guinée.
« On peut dire que c’est alarmant et c’est préoccupant. C’est la déception totale, ce sont de graves violations des droits de l’homme. Et nous, nous condamnons cela avec la dernière énergie. C’est devenu maintenant coutumier, personne ne peut dire son opinion, personne », a-t-il fustigé.
Pourtant, indique notre interlocuteur, les lois nationales et internationales sont claires sur des procédures d’arrestation des citoyens en conflit avec la loi.
« Même les lois guinéennes précisent comment et quand arrêter un citoyen. Les lois sont là, elles sont claires. En plus, les lois internationales. C’est pas honnête ce qu’ils sont en train de faire. Sinon, la moindre des choses, lorsqu’un citoyen commet des erreurs, c’est d’aller dans les règles de la loi, présenter un mandat, expliquer à l’intéressé les raisons et ensuite l’amener. Il y a la convocation, le mandat d’amener, le mandat d’arrêt et tout. Mais, ils ne suivent pas ça. Ils font croire que ce sont des bandits qui sont venus les arrêter », a-t-il déploré dans cet entretien accordé à notre rédaction.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
Tel:621818835