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TPI Labé: un PDG de pâtisserie condamné à 5 ans de prison pour deux viols, dont un ayant entraîné la grossesse

Les audiences criminelles se poursuivent au tribunal de première instance de Labé. Et l’affaire ministère public contre Alghassimou Diallo, accusé de viol suivi de grossesse sur Kadiatou Baldé représentée par sa tante et un autre cas de viol suivi de séquestration sur la personne de Aissatou Lamarana Diallo, a connu son épilogue. Après deux jours de débats, l’accusé a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné à 5 ans de réclusion criminelle et au paiement d’une amende de plus de 30 millions de francs guinéens.

Ce vendredi, 17 octobre 2025, deuxième journée d’audience dans cette affaire qui défraie la chronique à Labé, l’avocat de l’accusé Alghassimou Diallo a présenté un témoin qui aurait conversé avec Aissatou Lamarana le 22 juillet dernier. Un témoignage qui serait en faveur de son client, en s’appuyant sur l’article 401 du code de procédure pénale. Aussitôt, ce témoignage a été rejeté par la partie civile avec le seul argument que ce témoin devait être connu 72 heures avant. Mais, elle n’a jamais été cité dans cette procédure, dit-elle.

Se fondant sur les dispositions de l’article 423, le président a accepté la demande de la défense pour la déposition du témoin à titre de simple renseignement. Même si quelques temps après, au moment où le tribunal avait besoin du témoin il était déjà parti. Si le parquet qualifie cela d’une fuite lorsqu’il a compris l’enjeu de son témoignage, l’avocat de la défense soutient que le jeune témoin avait préféré repartir à l’école pour ne pas perdre son cours car son témoignage commençait à prendre du temps.

Dans le premier dossier concernant Kadiatou Barry, âgée de 17 ans, représentée par sa tante, qui accuse Alghassimou de viol suivi de grossesse.

Dans sa déposition, l’une des victimes Aissatou Lamarana Diallo a soutenu à la barre, que c’est Alghassimou qui lui avait proposé un travail à Pita et par la suite, le PDG de la pâtisserie a profité pour l’a violer et la séquestrer pendant trois jour dans les locaux abritant sa pâtisserie. Elle soutient également qu’elle a été droguée par Alghassimou à travers un jus et du yaourt. Inconsciente, il a profité d’elle sexuellement dans son centre situé à Paraya, dans la commune urbaine de Labé.

Appelé à la barre, Boubacar Mobhi Diallo, le père de Aissatou Lamarana la victime, a laissé entendre que « j’ai été appelé par Alghassimou le 20 juillet dernier pour me dire qu’il veut envoyer ma fille pour un travail de pâtisserie pour trois jours à Pita. J’ai accepté, c’était un dimanche. Mais le lundi, je devais aller à Koundara pour une mission. Étant à Koundara, je l’appelais souvent pour savoir s’ils ont bougé. Jusqu’à 20 heures, elle me disait souvent que son DG est en train de chercher un véhicule pour aller à Pita. Le lendemain, mardi, à 10 heures, j’ai tenté le numéro de ma fille, mais ça ne passait pas. Je me suis rappelé que j’avais le numéro de son PDG. Au téléphone, ce dernier me dit qu’effectivement, ma fille est partie à Pita pour le travail, que certainement elle est dans la salle de formation. Peut être que son téléphone serait branché dans un bureau. C’est entre temps, une de mes filles m’a appelé pour me demander si je savais où se trouve Aissatou Lamarana. J’ai répondu à ce que je sache, elle est à Pita. Elle dit non, il faut l’appeler qu’elle ne serait pas là-bas. Le mercredi vers 18 heures, j’ai composé son numéro, elle a décroché en me disant qu’elle est dans les locaux de la pâtisserie située à Paraya dans la commune urbaine de Labé. Et c’est le lendemain, que je suis parti au bureau (paraya) trouver ma fille enfermée dans un bureau, assise derrière un bureau, la tête baissée, séquestrée par son patron (Alghassimou, ndlr). J’ai appelé la gendarmerie et il a été déposé dans leurs locaux », a til déclaré.

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A la barre, Alghassimou a reconnu que la fille était effectivement dans les locaux de sa pâtisserie au moment où il a reçu l’appel du papa de cette dernière. Mais, dit-il, il aurait menti à son père car c’est cette version qui était convenue entre lui et la première victime. L’accusé a donc nié en bloc les accusations de viol, prétextant qu’il n’a jamais eu des relations sexuelles avec elle.

Dans ses plaidoiries, la partie civile a demandé au tribunal de retenir l’accusé dans les liens de la culpabilité pour viol contre la personne de Kadiatou Barry, âgée de 17 au moment des faits. Pour la réparation de l’image de Kadiatou Barry qui est aujourd’hui enceinte de 8 mois, la partie civile a réclamé un montant de 20 millions de francs guinéens.

Pour la deuxième affaire qui concerne la stagiaire Aissatou Lamarana, qui accuse la même personne (Alghassimou, ndlr) de viol et de séquestration, la partie civile, se fondant sur l’article 268 dans sa disposition 2 et l’article 5 du code de procédure pénale, a sollicité pour tous préjudices confondus, la condamnation de Alghassimou au paiement de 120 millions de francs guinéens.

Le parquet dans ses réquisitions, a demandé au tribunal d’établir la culpabilité de l’homme et le condamner à cinq ans de réclusion criminelle. Le tout, en application de l’article 116 alinéa 3 du code pénal.

De son côté, la défense dénonce la réquisition du procureur qui, selon lui, n’a pas prouvé l’inculpation de son client par des preuves irréfutables dans les deux dossiers.

Dans sa délibération, le tribunal a condamné Alghassimou Diallo à 5 ans de réclusion réclusion criminelle et au paiement d’une amende de 15 millions de francs guinéens pour la réparation des préjudices causés à l’encontre de Aissatou Lamarana Diallo et 20 millions de francs guinéens pour la réparation des préjudices causés à Kadiatou Diallo.

A noter que ces audiences criminelles ont duré deux semaines au tribunal de première instance de Labé et au total, ce sont 23 dossiers qui ont été vidés.

Labé, Bachir Diallo pour siaminfos.com.

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