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Un cadre de l’UFDG s’en prend au CNT: « C’est une structure qui est inféodée au gouvernement » 

Comme beaucoup d’observateurs, Youssouf Camara, secrétaire fédéral de l’UFDG à Matam 2, estime que le Conseil national de la transition ne joue pas pleinement son rôle. Dans une interview qu’il a accordée à notre rédaction ce mardi, 23 juillet 2024, ce membre du bureau exécutif de l’union des forces démocratiques de Guinée a dénoncé la façon de faire du CNT. D’ailleurs, cet ancien conseiller communal de Matam croit dur comme fer que le CNT est téléguidé par le gouvernement actuel.

A en croire Youssouf Camara, « le CNT, c’est une structure qui est inféodée au gouvernement. Nous savons tous, pendant l’installation de ce CNT, il y a eu assez de polémiques. Nous avons vu les critères de choix qui ont prévalu. C’est un truc qui a été fait par affinité. Contrairement au CNT de 2010, moi j’étais membre du CNT de 2010, nous avons été installés le 13 mars. Notre mission, c’était de tout faire pour que le 27 juin, nous partions aux élections du premier tour. Nous avons travaillé sur la Constitution et le Code électoral en deux mois. Nous avons déposé sur la table du Général Konaté, qui avait pris un décret de promulgation. Nous sommes allés aux élections du 27. Mais ce CNT prépare quelque chose d’autre. Ils ne travaillent même pas sur les textes en principe. Ils attendent l’événement qui se passe au Burkina, au Niger et autres, pour décider de ce qui doit être ici. Sinon, quand vous tenez un engagement, au mois de mars, après mars, nous sommes au huitième mois qui s’annonce. Quatre mois après, vous n’avez pas été capables de produire les textes et de dire au peuple pourquoi vous n’avez pas pu parce que le CNT fait office de l’Assemblée. Il devait être capable de produire les textes nous permettant de créer l’organe qui doit gérer les élections, de réviser le code électoral, de reviser la Constitution. Ce sont les trois textes majeurs qui devaient être validés par le CNT pour que la transition bouge. Mais vous savez, ils se sont créés un train de vie que nous connaissons tous », martèle notre interlocuteur avant de poursuivre:

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« Nous, à notre temps, on n’avait pas de véhicule de fonction et nos primes ne dépassaient pas les 5 millions. Mais aujourd’hui, un membre du CNT, officiellement, a environ 15 à 20 millions de francs guinéens. Aujourd’hui, pendant ces vacances, ils sont un peu partout à travers le monde. C’est que, le gouvernement a fait ça sur le calcul. Il les a mis dans toutes les conditions pour que le CNT soit une caisse de résonance. Une caisse de résonance reçoit des ordres et les exécute à la lettre. Ce n’est pas un organe délibérant au sens propre du terme. Cet organe est inféodé au CNRD, les ordres viennent de là-bas. Mettez la main sur les freins, les pieds sur les freins, n’accélérez pas, mettez au point mort, ouvrez la voiture, garez la voiture, éteignez le moteur, l’ordre vient de là-bas », a-t-il indiqué.

« Donc vous ne pouvez pas vous attendre à grand-chose de ce CNT. Même dans la défense des intérêts des citoyens dont ils sont censés représenter, malgré qu’ils ne sont pas des élus, mais il n’y aura pas un vrai débat là-bas sur les questions fondamentales liées à la vie de nos citoyens. L’insécurité est là. Il y a des cas d’enlèvement que vous connaissez, les arrestations arbitraires. La sortie du procureur la dernière fois illustre parfaitement qu’on n’est pas dans un état de droit parce que ceux qui sont habilités à faire exécuter une décision de justice à travers les mandats, si ceux-ci se dédouanent, c’est que tout le monde doit avoir peur de sa tête. C’est ça la réalité du terrain », a-t-il fait savoir.

Ibrahima Camara pour siaminfos.com

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