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Vers un rapprochement entre le Gal Doumbouya et Alpha Condé ? Ces révélations de François Soudan de Jeune Afrique

Le dimanche, 5 septembre 2021, au petit matin, les Guinéens se sont réveillés avec un nouvel homme fort du pays. Jusque-là commandant du groupement des forces spéciales, le Général Mamadi Doumbouya, Colonel au moment des faits, a annoncé à la télévision d’État, la prise du pouvoir par les forces armées du pays. Quatre ans après, Alpha Condé, le président déchu, vit actuellement en exil en Turquie. Alors que ce dernier ne s’avoue toujours pas vaincu, au point qu’il se réclame encore président de la République de Guinée, la date du scrutin présidentiel est déjà fixé au 28 décembre 2025.

Un rapprochement est-il possible entre les deux hommes à laurée de l’élection présidentielle ? A en croire le directeur de la rédaction de Jeune Afrique, « Alpha Condé a déjà connu 30 ans d’exil pendant sa très riche carrière politique. Mais cet exil là, il est particulier, en ce sens qu’il est, tout au moins à l’heure où nous parlons, sans perspective discerne discernable, de retour. Et pour un homme de cet âge, dévoré à la fois par la politique, par la passion de sa terre natale, c’est incontestablement une souffrance. Alors bien sûr, avec la fierté, je dirais, l’orgueil qui le caractérise, Alpha Condé reste droit dans ses bottes tant il n’a renoncé à rien. Il ne donne aucun signe de compromis avec la junte qui l’a renversé. Aucun signe d’autocritique non plus. Il communique beaucoup sur son propre bilan. Il soigne son image, continue de signer ses communiqués « Professeur Alpha Condé, président de la République ». Mais cet activisme sur les réseaux sociaux masque, vous l’avez dit, une profonde solitude que décrivent Fatoumata Diallo et Marième Soumaré dans leur article. La plupart de ses ex-collaborateurs se sont éloignés de lui ou croupissent en prison à Conakry. Il ne peut pas s’exprimer dans les médias parce que les autorités turques, qui l’hébergent, ne le souhaitent pas. Il n’a pratiquement plus de famille. Et les chefs d’État dont il fut proche ont bien du mal à le prendre au téléphone. Les exilés n’ont plus d’amis », indique François Soudan avant d’ajouter :

« Alpha Condé demeure, en Guinée, une figure qui est à la fois controversée, mais aussi respectée, avec déjà un brin de nostalgie. Il n’y avait lorsqu’il était au pouvoir, d’enlèvements et de disparitions d’opposants. Cela dit, il faut être lucide. Ni ses appels à l’armée pour qu’elle prenne ses responsabilités, ni son appel au boycott du référendum constitutionnel du 21 septembre n’ont été suivis d’effets. Même si ce référendum, on le sait, s’est déroulé dans des conditions très particulières. Et puis le Général Doumbouya s’est avec un certain succès, il faut le reconnaître, lancé dans une opération de récupération du fiel d’Alpha Condé, la Haute Guinée, dont il est également lui-même originaire. Avec des moyens financiers, des investissements routiers et ce message subliminal, « Oui, c’est vrai, j’ai renversé votre leader historique, mais je suis tout autant Malinké que lui et vos intérêts sont donc protégés », a-t-il martelé.

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Plus loin, François Soudan laisse entendre qu’il : « y a évidemment un côté très personnel dans cette affaire. Lorsque Doumbouya rentre en Guinée en 2012, il est recommandé auprès d’Alpha Condé parce celui qui est aujourd’hui le ministre de la Défense, le Général Camara, et il va de soi qu’il n’aurait jamais pu être nommé à la tête des forces spéciales, ni accéder au grade de colonel sans l’accord de Condé. Jusqu’au jour du coup d’État, Alpha Condé maintient sa confiance envers Mamadi Doumbouya. Il écarte d’un revers de la main les avertissements du chef d’état-major de l’armée de terre de l’époque, le Général Diané, quant aux risques que représentait l’autonomisation du bataillon des forces spéciales. Alpha Condé a donc vécu le 5 septembre 2021, le jour de sa chute, comme une trahison personnelle. Alors s’agit-il d’une rupture irréversible, au point que le professeur Alpha Condé finisse ses jours en exil ? J’ai tendance à penser que si Mamadi Doumbouya après la présidentielle du 28 décembre. Parce que tout indique, ne nous faisons pas d’illusion, qu’il sera candidat face à des concurrents qu’il se sera lui-même choisi. Si Doumbouya tend la main, avec le respect dû à l’aîné, dans un geste de réconciliation et de réhabilitation, Alpha Condé pourrait y être sensible. Mais cette réflexion n’engage que moi », a-t-il confié à nos confrères de RFI.

Mohamed Lamine SOUARÉ pour Siaminfos.com

Tél. : 627 56 46 67

E-mail : souaremohamedlamine56@gmail.com

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