À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée chaque 1er décembre, la directrice régionale des programmes de l’Association guinéenne pour le bien-être familial (AGBEF) a fait le point sur la prise en charge du VIH dans la région. Selon le Dr Chaïbia Sylla, 443 personnes ont été mises sous traitement antirétroviral (ARV) depuis 2019.
Cependant, le nombre de patients actuellement suivis est bien inférieur.
« La file active, c’est-à-dire les patients qui viennent chercher leurs médicaments chaque mois, est de 195 », a-t-elle précisé. Cet écart s’explique par des cas de perdus de vue, de décès, de transferts vers d’autres structures ou de refus de traitement.
Le Dr Sylla a exprimé une inquiétude particulière concernant les femmes, qu’elle juge « plus exposées » en raison de pratiques comme la polygamie. « Si par malchance l’homme est déjà séropositif, il devrait encourager ses femmes à se faire dépister, mais certaines refusent. Pourtant, une prise en charge précoce évite la propagation de la maladie », a-t-elle souligné. Elle a rappelé que le dépistage et les médicaments sont gratuits, mais que « le traitement est à vie ».

La stigmatisation, un défi majeur
La directrice a également évoqué les difficultés liées aux perceptions communautaires. « Beaucoup ne font pas le test par peur de la mort, alors que le diabète et l’hypertension sont des maladies plus graves que le VIH lorsqu’il est bien traité », a-t-elle affirmé. Elle a déploré l’autostigmatisation des patients et les idées reçues qui entourent l’infection.
S’adressant directement aux personnes vivant avec le VIH, le Dr Sylla les a exhortées à suivre scrupuleusement leur traitement : « Avec ces produits, vous serez en bonne santé et vous pourrez même travailler. » Elle a enfin lancé un appel général au dépistage : « J’invite tout un chacun à faire son test gratuitement dans les structures sanitaires les plus proches. »
Bachir Diallo, correspondant à Labé pour Siaminfos.com
