Affaire 50 millions $ de la Sotelgui : « Je fais partie de ceux qui ont négocié le prêt, mais on m’a licencié avant sa mise en place » (ex directeur financier)
Après un renvoi d’une semaine, le procès dans l’affaire ministère public et l’État guinéen contre l’ex ministre Oyé Guilavogui s’est poursuivi ce mercredi, 07 juin 2023 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
A l’audience du jour, c’est l’ancien directeur financier de la Sotelgui qui a donné sa version des faits à titre de témoin sur le présumé détournement des 50 millions de dollars de prêt pour l’acquisition des équipements en faveur de la Sotelgui.
A la barre, Bangaly Sano a fait savoir qu’il est l’un des initiateurs de ce prêt auprès de la Banque chinoise pour sauver la Sotelgui. Mais, dit-il, dans les négociations, Exim Bank avait posé deux conditions à la direction générale de la Sotelgui pour lui octroyer le prêt.
« La première condition, il faut que l’État de l’entreprise qui veut emprunter parraine le prêt. La deuxième condition, le prêt doit servir à acheter des équipements fournis par des sociétés chinoises », a-t-il laissé entendre.
Ceci étant obtenu auprès de l’État, il fallait désormais passer à la conclusion du contrat de prêt avec la Banque chinoise. La partie guinéenne devait préparer les documents juridiques avant le mois d’avril 2012, pouvant lui permettre de bénéficier le prêt.
C’est pendant ces démarches de la mise en place de ces instruments juridiques, dit l’ancien directeur financier de la Sotelgui, « le 12 mars 2012, on a reçu l’arrêté de mise en place du Comité de gestion sur la Sotelgui avec suspension des pouvoirs du financier [qu’il est]. Du 12 mars 2012 au 27 avril 2012, juste plus d’un mois, il y a eu restructuration, on m’a enlevé pour me nommer comme responsable de l’audit interne de la Sotelgui. La mise en place de ce prêt a été réalisée à mon insu. Au moment où je m’apprêtais à mettre en place des manuels de procédure de l’audit de Sotelgui, on m’a dit que vous êtes tous licenciés. On nous a payé le règlement et moi je ne me suis pas intéressé de la suite. Je fais partie de ceux qui ont négocié le prêt, mais la mise en place a été faite quand j’étais licencié », a-t-il déclaré.
Dans sa déposition, Bangaly Sano ndique qu’il n’a pas des éléments d’appréciation pour affirmer ou non si l’ancien ministre Oyé Guilavogui a détourné ce montant de 50 millions de dollars.
Depuis la CRIEF, Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com