Labé : des acteurs politiques réagissent à l’annonce de l’installation des délégations spéciales au niveau des Mairies
A l’occasion de son discours du nouvel an, le président guinéen de la transition a annoncé la mise en place des délégations spéciales dès ce trimestre de l’année 2024. A Labé, la réaction des acteurs politiques locaux ne s’est pas fait attendre. Si certains trouvent cette décision normale après l’expiration de leurs mandats, d’autres par contre émettent des réserves.
Younoussa Baldé, conseiller communal et président de la commission économie et finances de la Mairie de Labé estime que cette volonté des autorités de la transition ne lui fait ni chaud ni froid.
« D’abord en tant que citoyen, je ne suis pas impressionné par le discours du colonel Doumbouya parce qu’il nous a habitués à prendre tout le monde au dépourvu. On sait que conformément à l’accord entre les autorités guinéennes et la CEDEAO, ils sont à la dernière année de la transition. D’ici le 31 décembre 2024, la transition doit finir en organisant toutes les élections et préparer la prestation de serment du futur président de la République en début 2025. On a été très surpris qu’il ne puisse pas aborder les angles essentiels de la transition. Par rapport à l’annonce de la mise en place des délégations spéciales, cela ne nous fait ni chaud ni froid. D’ailleurs, ce que nous attendons du CNRD et des membres du gouvernement, c’est de nous proposer un processus électoral libre, transparent et inclusif. Même nous ça ne nous arrange pas qu’on occupe ces communes au-delà de notre mandat légal et légitime. Nous sommes en train de crier partout et nous réclamons partout la démocratie et la bonne gouvernance. Donc il faudrait à un moment donné qu’on donne le bon exemple », a-t-il fait savoir.
Elhadj Amadou Korka Barry, conseiller élu sous la bannière du RPG Arc-en-ciel à Labé, affirme que le président de la transition est bien dans son rôle.
« J’ai suivi le discours de façon intégrale et il y a satisfaction. Vu que nous avons géré pendant cinq ans, c’est une joie. Donc il faut se préparer pour le futur. Normalement, le changement au niveau des communes devrait se faire par des élections mais si le mandat est périmé, il faut changer. Toute chose vient à son temps, donc il faut savoir le comprendre et l’analyser. Au regard des activités que nous avons réalisées, je suis à moitié satisfait », a-t-il indiqué.
De son côté, Mamadou Bobo Bah , responsable des jeunes de l’UFR à Labé et membre du bureau politique national estime que le président de la transition n’avait pas besoin d’inclure cette décision dans son discours annuel.
« Par rapport à la mise en place des délégations spéciales, le colonel Doumbouya n’avait pas besoin de mettre cela dans son discours. Ensuite, si le mandat des conseillers a expiré, c’est pas la faute aux partis politiques. Aujourd’hui, je pense que les partis politiques doivent se retrouver pour pouvoir se concerter. Pour moi, c’est pas une chose compliquée mais il faut voir d’abord les critères. Parce que nous allons nous opposer farouchement quand ils mettront des hommes acquis à la cause de Doumbouya et du CNRD. Il y a le code des collectivités et en son article 100 qui définit les critères. Donc, il faut qu’il se base sur le code des collectivités pour pouvoir faire certaines choses », a-t-il lancé.
Labé, Bachir Diallo pour Siaminfos.com