Aliou Bah du MoDel à la jeunesse guinéenne : « Lorsque la jeunesse veut changer le cours de l’histoire, elle exige la tenue des élections »
Le 24 mars dernier, un coup de tonnerre s’est produit au Sénégal. Jusque-là méconnu du grand public, Bassirou Diomaye Faye a été élu président de la République dès au premier tour, à 44 ans. Cette présidentielle sénégalaise a été suivie de près en Guinée.
Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (MoDel), révèle un certain nombre de choses :
« À chaque fois qu’il y a un événement politique en Afrique qui tourne en faveur de la jeunesse, celle de notre pays se donne une raison d’espérer. C’est pourquoi d’ailleurs certains sont très critiques vis-à-vis du leadership politico social; d’où toutes sortes de comparaisons qui sont parfois émotives, fantaisistes et même superficielles. Néanmoins, cela reste compréhensible dans une certaine mesure. Mais ne faudrait-il pas que la jeunesse elle-même fasse son introspection ? Au lieu de tout le temps se plaindre de ce que les autres ne font pour soi, n’est-il pas mieux de se battre pour prendre leur place ? », s’interroge-t-il avant de poursuivre :
« Depuis l’indépendance, comment célébrons-nous ceux qui se battent honnêtement pour notre pays ? Récemment, il y en a beaucoup qui ont payé de leur vie et de leur liberté pour empêcher le troisième mandat. Ont-ils aujourd’hui de la valeur et du respect auprès de l’ensemble de la jeunesse ? Ceux qui ont affronté a mains nues des balles, doivent-ils encore démontrer leur courage et leur conviction ? Pourquoi faut-il penser que ce qui vient d’ailleurs est plus valeureux que ce que vous avez ? Lorsque la jeunesse veut changer le cours de l’histoire, elle exige la tenue des élections. Elle prépare ses candidats et elle gagne pour gouverner le pays. Elle ne soutient pas une junte militaire. Elle ne cherche pas des postes nominatifs en étant le “bon petit” de quelqu’un de haut perché. Elle ne se donne pas comme priorités le “buzz”, le sensationnel et la distraction autour de choses peu utiles. Elle se détourne de la haine ethnique, du mensonge et de la paresse. Elle porte une conviction et défend des valeurs au prix de sa vie. Elle respecte ceux qui sont sérieux et combat ceux qui le ne sont pas. Elle exige de vivre dignement de son travail qui doit être le fruit de sa formation et non de la mendicité déguisée. Bonne chance à ceux qui ont compris et veulent agir ! », a-t-il souhaité.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com