Alors que sa suspension avait fortement impacté l’économie des citoyens des zones minières dit-on, l’exploitation artisanale de l’or peut enfin reprendre. L’information a été confirmée par une délégation ministérielle composée du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, des Mines et de la Géologie, ainsi que de l’Environnement et du Développement Durable, actuellement en séjour dans la capitale de la savane guinéenne.
En compagnie du président de l’Union nationale des orpailleurs de Guinée, cette mission a rencontré des acteurs de l’exploitation minière artisanale pour leur expliquer, d’une part, la levée de la suspension des activités minières artisanales. Et d’autre part, le contenu des arrêtés relatifs à la formalisation de l’exploitation artisanale et mécanisée. C’est le gouvernorat de Kankan qui a servi de cadre à cette rencontre, en présence des préfets de la région, ce jeudi 17 octobre 2024.
Pour cette reprise, le gouvernement de la transition s’est montré très préoccupé par les problèmes qui touchent les mines, notamment la dégradation de l’environnement, les éboulements et l’insécurité grandissante. Un document de 19 pages a été vulgarisé et mis à la disposition des acteurs présents. Ce document explique les mesures prises, les caractéristiques des sites concernés, ainsi que les interdictions en vigueur.
Malgré les polémiques autour de cette suspension, Ibrahima Kalil Condé, ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, a souligné que l’État ne regrette pas sa décision, qui était liée à la campagne agricole. Pour le chef du MATD, cette suspension de trois mois a été bénéfique pour le gouvernement.
«Les bras valides qui travaillent dans l’agriculture sont les mêmes qui participent à l’orpaillage, c’est pourquoi l’orpaillage a été suspendu pour permettre la campagne agricole. Dans le communiqué de suspension, il a été précisé que durant cette période, des dispositions seraient prises pour réglementer les activités des orpailleurs. Donc, dans ces arrêtés signés, les activités artisanales d’orpaillage et de diamant sont encadrées. Nous avons invité les gouverneurs et les préfets pour qu’ils assistent à la vulgarisation de ces textes et veillent à leur application. Ces textes prévoient l’encadrement des activités, la protection de l’environnement, l’interdiction de l’exploitation des enfants mineurs, ainsi que la protection de nos cours d’eau. Les administrateurs territoriaux sont chargés de faire respecter ces textes », a-t-il déclaré.
Après avoir longtemps œuvré pour la reprise des activités dans les mines, Tidjane Koïta, président de l’Union nationale des orpailleurs de Guinée, n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance envers les nouvelles autorités pour leur compréhension.
«Je tiens d’abord à remercier les orpailleurs qui ont respecté la décision de suspension, et ensuite je remercie le Président de la République et son gouvernement. Cela fait plus de sept ans que nous attendions ces textes, et nous les avons aujourd’hui, grâce à Dieu. Maintenant, ce que je peux dire aux orpailleurs, c’est de tout faire pour respecter scrupuleusement le contenu de ce document », a-t-il affirmé.
Bien que cette décision n’ait pas été facile à vivre dans ces zones, où les activités économiques étaient complètement à l’arrêt, il est important de rappeler que cette mesure a permis de réduire considérablement le nombre de morts, contrairement aux années précédentes. Avec ces nouvelles mesures de l’État, l’insécurité sera-t-elle vaincue dans ces régions ? Attendons de voir.
Kankan, Pathé Sangaré pour siaminfos.com