L’arrestation d’Abdoul Sacko, coordinateur du COJELPAID continue de susciter de vives réactions en Guinée. Dans la commune urbaine de Kankan, l’activiste Sékou Kaïcha Cissé a vivement dénoncé cet autre enlèvement qu’il met à l’actif des autorités actuelles. D’ailleurs, il dénonce une atteinte aux libertés fondamentales.
Selon Sékou Kaïcha Cissé, l’atmosphère en Guinée devient de plus en plus inquiétante pour les citoyens exprimant des opinions critiques envers le régime en place.
«Aujourd’hui, l’insécurité devient de plus en plus préoccupante en Guinée, car personne n’est à l’abri. Il suffit de prendre la parole et de donner son point de vue sur une situation pour être interpellé», a-t-il déclaré.
L’arrestation d’Abdoul Sacko dont la destination reste inconnue, s’ajoute à une série de détentions jugées arbitraires par de nombreux observateurs. Pour Sékou Kaïcha Cissé, cette situation est incompatible avec les principes d’un État démocratique.
«Un pays qui se veut démocratique et qui défend des valeurs ne peut pas accepter d’étouffer les voix dissidentes simplement parce qu’elles ne soutiennent pas la gouvernance de Doumbouya», dit-il.
L’activiste remet en cause la méthode employée pour interpeller Abdoul Sacko, pointant du doigt des pratiques qu’il qualifie d’« extrajudiciaires ».
«La seule manière d’interpeller Abdoul Sacko aurait été de lui adresser une convocation. S’il refusait d’obtempérer ou de répondre, il existait d’autres voies légales à explorer. Mais venir arrêter quelqu’un chez lui, à une heure aussi tardive, relève de pratiques extrajudiciaires », a-t-il martelé.
Face à cette situation, Sékou Kaïcha Cissé en appelle à une prise de conscience des autorités de la transition et demande au Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) de «revoir sa copie», en respectant les principes de l’État de droit.
L’affaire Abdoul Sacko relance ainsi le débat sur la liberté d’expression et les pratiques sécuritaires en Guinée, dans un contexte où de nombreuses voix dénoncent un durcissement de la répression politique.
Kankan, Mandjou Feredou pour Siaminfos.com