Vol de matériels au lycée de Tougué: inculpé, placé en détention ensuite libéré, le proviseur a démissionné
Ce jeudi, 23 octobre 2025, Thierno Hamidou Diallo, jusque-là proviseur du lycée a décidé de démissionner de ses fonctions de proviseur. Cette décision intervient quelques jours après sa libération dans l’affaire de vol orchestré au sein de son établissement.
Au mois d’août dernier, le lycée de Tougué avait fait l’objet d’un cambriolage par des inconnus qui avaient réussi à voler plusieurs objets de valeur dont des batteries et une vingtaine d’ordinateurs bureautiques. Selon les informations, il s’agissait du matériel de fonctionnement destiné à l’établissement. Dans la foulée, des enquêtes ont été ouvertes et plusieurs personnes ont été inculpées dans un premier temps par le justice de paix de Tougué, avant que le principal suspect ne passe aux aveux.
Pendant ce temps, Thierno Hamidou Diallo, proviseur du lycée de Tougué au moment des faits, avait été inculpé et placé en détention à la gendarmerie de Tougué, avant d’être déféré à la maison d’arrêt de Labé, avec le principal suspect et deux receleurs.
Joint au téléphone ce vendredi, 24 octobre par notre correspondant, le désormais ex proviseur du lycée de Tougué a révélé quelques détails sur les raisons de sa démission.
«Certainement, vous avez appris qu’il y a eu vol de matériels au lycée de Tougué pendant les vacances. Quand je suis rentré après l’ouverture, j’ai constaté cela et j’ai partagé l’information avec l’ensemble des acteurs de l’éducation. Après avoir saisi la DPE, nous nous sommes dirigés à la gendarmerie qui est venue faire son investigation et finalement le dossier a été transféré à la police. Un jeudi, j’ai été auditionné à la police où j’ai fait ma déposition. Entre-temps, il y a un professeur à qui j’ai l’habitude de confier les clés si toutefois je suis en déplacement, qui a eu des informations concernant l’une des batteries volées. Quand il m’a dit cela dans mon bureau, je lui ai dit d’aller à la police pour leur faire part et ils ont finalement réussi à mettre main sur l’une des batteries volées au lycée de Tougué. De dénonciation en dénonciation, les suspects ont été arrêtés et le dossier a été transféré à la justice. Chaque fois qu’un objet est retrouvé, le juge m’appelait pour venir identifier. Je partais avec des techniciens qui assuraient le dépannage, vu qu’ils maîtrisent le matériel mieux que moi. Le juge dans un premier temps, a mis les suspects et le professeur à qui je confiais la clé en détention à la gendarmerie. Un soir, j’ai reçu un appel du juge de paix de Tougué, qui m’a demandé de me rendre immédiatement à la justice de paix de Tougué. Le juge m’a demandé pourquoi je n’ai pas recruté un gardien ? et je lui ai répondu que cela n’était pas de mes prérogatives. Je lui ai même dit avoir écrit à la hiérarchie en 2022 pour d’abord attirer leur attention sur le fait que l’école n’a pas de gardien. Et ensuite, j’ai décliné toute responsabilité en cas de vol en dehors des heures de cours. Il m’a ensuite demandé si je connaissais le principal suspect dans cette affaire? Je lui ai dit oui vu qu’il est voisin à l’école et on a l’habitude de faire du thé ensemble chez eux. En ce moment, le principal suspect n’avait pas reconnu et le juge m’a inculpé et placé sous mandat de dépôt à la gendarmerie de Tougué jusqu’au vendredi passé. La gendarmerie a poursuivi les enquêtes et le suspect a expliqué comment il a accédé à mon bureau et a mené son opération. Finalement, deux receleurs ont été interpellés, ainsi que le principal suspect qui est Mamadou Saliou Barry, chauffeur de l’ambulance de l’hôpital préfectoral de Tougué», a-t-il expliqué avant d’ajouter:
«J’ai été inculpé, mon professeur, les deux receleurs et le principal suspect. C’est vendredi passé qu’ils ont reçu l’instruction de nous déférer à la prison civile de Labé. Je suis resté à la prison et c’est dimanche passé que j’ai été finalement libéré. Vous savez là où tu gères, si on ne place pas une confiance en toi jusqu’à ce qu’on te mette en prison, je crois que ce n’est plus la peine de continuer à gérer là-bas. J’ai protégé ce matériel du cyber pendant plusieurs années et toutes les missions qui y sont passées ont apprécié le cyber. Donc, si on m’accuse de vol d’un matériel que j’ai protégé durant 7 ans jusqu’à me déférer en prison, je me suis dit que ce n’est plus la peine de continuer à gérer là-bas », a-t-il ajouté.
Labé, Bachir Diallo pour siaminfos.com
