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Crise de carburant à Mali : le préfet Sangala accuse la gendarmerie et défend sa guerre contre le trafic

Une pénurie de carburant paralyse la préfecture de Mali, dans la région de Labé, depuis plusieurs jours. Pointé du doigt comme l’ordonnateur de cette crise, le préfet, le Colonel Manson Sangala Camara, a fermement rejeté ces accusations. Il affirme mener une lutte contre le trafic et la contrebande de carburant, et retourne l’accusation vers un officier de gendarmerie qu’il soupçonne de manipulations .

Interrogé par une radio locale, le Colonel Camara a assumé sa décision d’interdire la vente illicite. « J’assume l’avoir dit à la radio : je ne peux pas laisser le litre de carburant se vendre à 15 000 GNF et plus à Mali. C’est contre l’intérêt de la population », a-t-il déclaré, réitérant son respect strict des prix fixés par les autorités nationales, qu’il situe à 12 000 GNF le litre .

Toutefois, il a nuancé son propos en reconnaissant la réalité du terrain et l’utilité du marché noir pour la survie quotidienne des habitants. « Je ne fais pas de fouilles dans la cité, parce que moi-même j’ai payé mon carburant au marché noir. Les 20 litres à 260 000 GNF pour aller à Labé. Si je n’avais pas eu le marché noir, comment j’aurais fait ? Je n’interdis donc pas la vente. Nous vivons tous de cela » .

Le préfet a ensuite pointé du doigt le commandant de la gendarmerie territoriale, un colonel, qu’il accuse d’être à l’origine de la polémique et de manœuvres illégales. « C’est le commandant de la Gendarmerie territoriale, un Colonel, qui est en train de manipuler les gens », a-t-il fustigé. Il l’accuse notamment d’avoir rédigé un document au nom de l’administration pour demander illégalement 10 000 litres de carburant à des vendeurs, un acte qu’il dit avoir porté à la connaissance de sa hiérarchie .

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Le Colonel Camara a expliqué que la situation de pénurie est structurellement aggravée par le fait que la localité de Mali ne dispose que d’une seule station-service. Il dénonce des pratiques d’accaparement : « Une citerne décharge ce matin à Mali, et demain vous ne trouverez plus un seul litre. Les gens viennent racheter tout d’un coup et conservent dans les bidons pour revendre entre 15 000, 16 000 et même 30 000 GNF ! » .

Il a conclu en réaffirmant la légalité de son action et les limites de son pouvoir, soulignant qu’il n’agit que dans le cadre des lois de la République et en coordination avec ses supérieurs, le gouverneur et le ministre de l’administration .

Labé, Bachir Diallo pour Siaminfos.com

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