Kankan : un homme met fin à ses jours, la pauvreté évoquée comme principale cause

Un drame humain s’est produit dans la matinée de ce mardi 9 décembre 2025 à Kankan. Alpha Barry, père de six enfants, s’est donné la mort par pendaison dans le quartier Missiran, relevant de la commune urbaine. Selon plusieurs témoignages, cet acte tragique serait le résultat d’une détresse psychologique alimentée par une situation économique extrêmement précaire.

Le corps sans vie de la victime a été découvert à l’aube devant la porte de sa chambre par sa belle-sœur, Aminata Barry, qui a immédiatement alerté la famille « Je me suis réveillée très tôt et je l’ai vu pendu, une corde autour du cou. J’ai appelé les enfants pour venir voir. Ils ont essayé de le secouer, mais il ne parlait plus, ne respirait plus. Ils l’ont ensuite ramené dans la maison, mais c’était trop tard », raconte-t-elle, encore sous le choc.

Rien, selon elle, ne laissait présager un tel geste.

« Il est rentré du travail hier au crépuscule. Il s’est lavé, a mangé et est allé se coucher. Il n’y a eu aucune dispute, aucun problème. »

Un autre membre de la famille, qui a souhaité garder l’anonymat, confie que le défunt avait exprimé son profond désarroi la veille « Hier, il est venu s’asseoir auprès de ma sœur. Il lui a dit qu’il voulait mourir, quitter ce monde parce qu’il souffrait trop. Il disait que son frère prépare à manger mais ne lui donne rien, ni à lui ni à ses enfants », témoigne-t-elle.

Alpha Barry, qui travaillait avec des Chinois, aurait plusieurs fois confié son sentiment d’inutilité, aggravé par ses difficultés financières « Il répétait qu’il ne servait à rien, qu’il n’arrivait plus à assurer. Ma sœur l’avait pourtant exhorté à garder la foi en Dieu », ajoute la même source.

Au moment du drame, son épouse se trouvait à Mandiana pour un baptême. Elle a été informée tôt dans la matinée.

Une équipe médicale s’est rendue sur les lieux pour constater les faits, tandis qu’une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce suicide.

Ce drame remet sur la table la question du mal-être silencieux que vivent de nombreuses personnes dans les zones de l’intérieur du pays, confrontées à une pauvreté persistante et à l’absence de prise en charge psychologique adaptée.

Kankan, Mohamed Aly Keita pour Siaminfos.com