Acquittement de Foniké Menguè et Cie: « Nous nous sommes demandés pourquoi ces messieurs ont été interpellés » (Édouard Zotomou)
Après deux jours d’audience au tribunal de première Instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, le verdict dans l’affaire Foniké Mengué et cie est tombé dans la matinée de ce mardi,13 juin 2023. Poursuivis pour des faits de participation à un attroupement interdit, de complicité, coups et blessures volontaires et destruction d’édifices publics et privés, Oumar Sylla dit Foniké Menguè, Ibrahima Diallo, tous du FNDC et Saikou Yaya Barry de l’UFR, ont été acquittés par le TPI de Dixinn.
Interrogé après cet acquittement, Dr Édouard Zoutomou Kpogomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès, a salué la décision du juge, tout en condamnant l’attitude des autorités, qui ont maintenu ces acteurs Sociopolitiques en prison pendant neuf mois.
« Je suis vraiment satisfait que finalement que la justice ait réalisé que le dossier contre Foniké Mengué et compagnie est un dossier vide. Nous nous sommes demandés réellement pourquoi ces messieurs ont été interpellés et de la façon la plus importante. Comment est-ce que vous allez simplement parce que les gens ont exprimé le désir d’organiser des manifestations les arrêter. Une manifestation, c’est un droit prescrit par la Charte universelle des droits de l’homme. La manifestation se fait sous plusieurs formes mais la manifestation qui se fait par la marche, elle implique une responsabilité partagée de la part des autorités et des organisateurs. Ici, il suffit juste qu’il y ait quelque chose, on jette tout de suite l’anathème sur l’opposition parce que, ce sont eux qui ont des militants qui sortent. Parfois, on les accuse même de sortir d’autrui dans la rue », réagit le président de l’UDRP avant d’ouvrir une autre brèche:
« Maintenant que les gens sortent et il y a cette brimade, ça veut dire que jusqu’à ce que la transition finisse, personne n’aura le droit de dire je ne suis pas d’accord. Ça veut dire que c’est une gouvernance unilatérale, n’oublions pas une chose, la transition qui perdure appelle toujours d’autres transitions. Il ne faut pas qu’on regarde seulement dans une direction. Les coups d’État, ce n’est pas seulement les généraux qui les font, ce n’est pas seulement les colonels qui les font. Jerry Rawlings au Ghana était lieutenant d’aviation, Charles Taylor au Libéria, il était Sergent quand il faisait son coup d’État puisque la référence est déjà là pour vous dire, plus vous donnez l’appétit aux autres de pouvoir recidiviser la chose. C’est pourquoi nous avons toujours dit qu’il vaut mieux écourter la transition pour ne pas qu’elle déraille. Mais puisque nous prenons les transitions égales à des projets de développement, alors que le rôle d’une transition ce n’est pas de développer. Il ne faut pas qu’on continue à nous tromper, nous avons encore beaucoup de choses à faire. Il faut simplement que les uns et les autres comprennent cette nécessité« , dit-il.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com