Avoirs saisis en Guinée : sur les 300 milliards GNF annoncés, l’AGRASC n’a saisi que 655 millions GNF et…
C’est une révélation tout au moins croustillante que vient de faire le directeur général de l’Agence de Gestion et de Recouvrement des Avoirs Saisis et Confisqués (AGRASC). Alors que plusieurs dignitaires de l’ancien régime sont poursuivis par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), l’AGRASC a encore du mal à recouvrir la totalité des montants annoncés. Selon Alpha Seny Camara, à date, 655 millions de francs guinéens et 58 mille euros sont déjà acquis.
D’entrée, il a fait remarquer que « les 300 milliards annoncés constituent la capitalisation des décisions de justice déjà intervenues (…). Toute structure, à partir de laquelle il y a saisie des fonds, qui appartiendraient ou qui doivent appartenir à l’État, ces fonds sont gérés par l’AGRASC. Les fonds de 655 millions de francs guinéens et 58 mille euros sont déjà acquis pour l’État. Les fonds bloqués dans les tribunaux ne comptent pas parce que notification à l’AGRASC par les ordonnances du fait des juges n’est pas faite. Quand tu sais qu’il y a 20 mille francs là-bas, mais celui qui doit te l’annoncer ne le fait pas, mais tu ne cours pas après. Nous sommes un instrument de l’État, donc tous ceux qui veulent bloquer notre mission, bloquent l’État dans son fonctionnement. Toutes les données que j’ai avancées sont venues de l’agent judiciaire de l’État et de la CRIEF », a-t-il fait savoir avant de poursuivre :
« Les juridictions de l’intérieur, nous ne pouvons pas capitaliser leurs avoirs parce que nous n’avons pas des décisions définitives qui concernent leurs fonds et nous n’avons pas de décisions rédigées qui justifieraient la saisie et la confiscation de tel avoir. C’est une rétention faite de façon délibérée par ces juridictions. J’ai fait deux fois le tour de la Guinée pour annoncer la collaboration entre toutes ces structures y compris les juridictions et l’AGRASC. A l’heure où je parle, je sais que dans telle et telle juridictions, il y a telle et telle situations de biens, mais je n’ai pas légalement les documents qu’il me faut pour justifier. Il y a une question d’intérêt et d’ego peut-être, mais je ne vais pas abdiquer, je vais continuer à faire mon boulot. La loi est claire là-dessus, les articles 664 et suivants du code de procédure pénale règlent tout ce que je suis en train de dire, et tous les magistrats même les plus petits connaissent les dispositions du code de procédure pénale en ces articles 664. C’est relatif à comment on gère les biens », a-t-il clarifié dans l’émission Le Scanner du groupe Cavi Médias.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
Tél. : 627 56 46 67
E-mail : souaremohamedlamine56@gmail.com