C’est un constat tout à fait insolite qui se dessine à l’hôpital régional de Boké. Pas d’eau, des sacs plastiques éparpillés çà et là, le tout avec une odeur nauséabonde. Les toilettes publiques de ce centre hospitalier s’avèrent impraticables. Pourtant, l’endroit est censé être propre pour éviter toute propagation des maladies transmissibles. Malheureusement, tout porte à croire que la direction ne fait pas assez d’effort pour la propreté des lieux, selon un garde malade rencontré à l’intérieur dudit hôpital par notre correspondant.
A en croire notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, « c’est incroyable quand vous pénétrez dans les toilettes, vous ne pouvez pas respirer tellement que l’odeur est forte. Moi je viens de Sangaredi, c’est ma femme qui est malade ici mais laissez-moi vous dire que ce n’est pas le seul problème que j’ai constaté ici. Même les lits de malade sont dans un état déplorable. J’étais obligé d’acheter une natte pour que mon épouse puisse dormir par terre. Nous demandons aux responsables de revoir l’hygiène de cet hôpital parce qu’il y a des insectes partout. C’est vraiment dommage car, nous venons pour nous soigner pas pour prendre des maladies », a-t-il lancé.
Les efforts de l’équipe de nettoyage ne sont pas suffisants, si les gardes malades eux aussi contribuent à salir les toilettes, réplique Diallo Aliou venu rendre visite à un ami hospitalisé au niveau de la médecine générale.
« Les toilettes ne sont propres et ça, c’est une réalité ici. C’est un peu difficile quand même parce que pour moi les gardes malades sont aussi responsables de cette insalubrité car, ils utilisent très mal les latrines, en jetant des sachets d’eau n’importe comment. Je sais que l’hôpital a des techniciens de surface en son sein mais est-ce que c’est suffisant? Rien n’est moins sûr. Tout ce que moi je leur demande, c’est de redoubler d’efforts et surtout imposer la rigueur sinon, c’est l’anarchie qui va régner et chacun va faire ce qu’il veut », indique-t-il.
Le manque de cadre idéal d’accueil des malades au sein dudit hôpital qui reçoit des centaines de patients en provenance des différentes collectivités de Boké, est aussi un sujet qui fâche. Mariam Camara qui habite aux alentours dit comprendre la souffrance des citoyens qui viennent souvent se faire soigner:
« Des fois quand vous venez, vous ne trouverez que des stagiaires ici qui sont parfois négligents quand il s’agit de s’occuper des malades comme il se dit. Et pourtant, c’est un volet très important pour les patients. A mon avis, il y a un laisser-aller total dans cet hôpital », dénonce cette mère de famille visiblement en colère.
Informé de notre présence, un agent de sécurité de l’hôpital nous a interpellés: « Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici? Avez-vous un ordre de mission ? Vous n’avez pas le droit de prendre des images ici », dit-il avec un ton furieux avant de nous conduire chez les autorités de l’hôpital pour des justifications. D’ailleurs, celles-ci nous ont sur le champ demandé de supprimer toutes les images prises dans les toilettes du bâtiment.
Boké, Ibrahim Bah, pour Siaminfos.com