Elhadj Amadou Oury de l’état civil de Labé: « Au Foutah, les gens s’en tiennent beaucoup plus au mariage religieux qu’au mariage civil »
A l’approche du mois saint de Ramadan, de nombreux mariages sont célébrés illustrant une période de joie et d’engagement pour de nombreux couples. Si à Labé, cette période laissait la place à la célébration de nombreux mariages, tels n’est plus le cas ces dernières années, selon l’officier de l’état civil interrogé par notre correspondant.
Tout d’abord, Elhadj Amadou Oury Barry, officier délégué de l’état civil de Labé, a révélé les statistiques des mariages célébrés entre janvier et février 2025.
« Du 15 janvier au 28 février 2025, nous n’avons célébré que seulement 26 actes de mariage. Si je prends cette statistique, elle est faible par rapport à l’approche de la fête de Tabaski où nous enregistrons assez d’actes de mariage. Ces derniers temps, c’est seulement à l’approche de la fête de Tabaski que nous enregistrons un grand taux de célébration de mariages. Cet état de fait est surtout lié à la sensibilisation des populations », a-t-il indiqué.
Par ailleurs, notre interlocuteur a déploré le fait qu’au Foutah, les couples ne se limitent qu’à la célébration des mariages religieux, ignorant parfois la célébration des mariages civils.
« Vous savez au Foutah, il y a un problème de culture qui se pose. Quand vous prenez la ville de Conakry où les communes qui sont dans cette ville de Conakry, tous les jours que Dieu fait, là-bas, il y a des mariages qui sont célébrés. C’est comme en Forêt aussi. Au Foutah, les gens s’en tiennent beaucoup plus au mariage religieux qu’au mariage civil, c’est un problème de culture. Donc, c’est une tendance qu’il faut renverser. Il faut reconnaître que la célébration des mariages civils est faible au niveau de la commune urbaine de Labé. Nous faisons de notre mieux pour sensibiliser mais j’avoue que le Peulh n’est pas tellement habitué à la signature des actes de mariage. C’est maintenant que les gens commencent à comprendre. C’est quand ils voient surtout la nécessité, voire la pertinence qu’ils viennent vers nous. Et à notre tour, nous les orientons au niveau de la justice. Mais la tendance se renverse petit à petit vu que c’est dans la culture des personnes. Je me réjouis toutefois de ce petit changement qui s’est opéré que nous saluons et encourageons à la fois », a-t-il fait savoir.
Labé, Bachir Diallo Pour siaminfos.com