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Conakry: immersion dans le quotidien des sinistrés de Kaloum pendant cette période de grandes pluies

Cela fait pratiquement sept mois maintenant depuis la survenance de l’incendie du principal dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Et depuis, les sinistrés de ce drame tirent le diable par la queue. Ce, malgré les quelques efforts du gouvernement guinéen. Pendant cette période de grandes pluies, la situation semble toute autre, avec des maisons qui sont encore sans toiture. Selon le porte-parole de ces personnes dont les abris ont été endommagés par cet incendie d’un volume rare, la situation pendant cette saison des pluies nécessite des mesures urgentes de la part des autorités pour éviter le pire.

Dans une interview accordée à notre rédaction ce dimanche, 21 juillet 2024, Mamoudou Sifokè Touré a révélé des détails sur les conditions de vie des sinistrés pendant cette période de grandes pluies.

« J’avoue que les conditions de vie sont difficiles. Mais, les gens se battent au quotidien depuis que l’explosion a eu lieu pour colmater et assurer la réparation de leurs concessions. Cela se fait régulièrement et cela se passe au quotidien. Donc, c’est vrai que par endroit, les gens n’ont pas fini, mais nous remercions Dieu. Parce qu’après deux mois de travaux,  nous pouvons dire que beaucoup de familles sont à l’abri de la pluie, grâce à nos maigres moyens. Donc, c’est un ouf de soulagement pour nous de vivre encore ici à Corinthie avec nos parents », dit-il.

 

Ces derniers temps, le gouvernement a procédé à la remise d’un montant à quelques sinistrés qui sont dans un besoin urgent, apprend-on. Un moment qui ne devrait pas être considéré comme dédommagement, selon notre interlocuteur. A en croire Sifokè Touré, cette action des autorités viole carrément la procédure.

« Ces derniers moments, ils ont commencé à donner 7. 500. 000 gnf par locataire. Ce qu’ils considèrent comme des actes posés. Mais au niveau du comité des sinistrés,  nous pensons que le dédommagement doit se faire conformément à la loi. Parce que la loi dit que l’indemnisation se fait par voie de paiement financier naturellement. Mais, au prorata du préjudice subi. C’est-à-dire qu’on ne peut pas donner 7.500.000 à un jeune célibataire et le même montant à une femme qui a deux enfants. Et, le même montant à une personne qui vit dans une chambre. Et le même à une autre qui vit dans chambre, salon et douche. Les charges ne sont pas les mêmes. S’il s’agit des dommages également, les dommages ne sont pas les mêmes. Et, on ne peut pas dire que les dommages subis dans la concession de Monsieur X sont les mêmes chez Monsieur Y. Donc ces actes, nous pensons que c’est un début quand même,  mais ces actes devraient être discutés. Car, ils devraient obéir à une certaine façon de faire. C’est-à-dire qu’ils doivent obéir à la loi, à une certaine éthique, pour que ces actes là soient des actes durables et bénéfiques pour tout le monde. Et pour l’État, et pour les sinistrés. Malheureusement,  il n’y a pas eu de concertation à l’avance. C’est comme au début, il n’y a jamais eu de concertation. Nous ne voyons que des actes qui nous surprennent. Quant aux concessionnaires, nous restons encore sur nos gardes, pensant qu’on ne constate pas d’évolution. Heureusement que nous sommes encore chez nous, c’est la grande fierté que nous avons en cette saison hivernale. Chose que nous ne voulons pas changer pour un autre endroit pour le moment », a-t-il martelé.

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Avec cette période qui coïncide avec les vacances scolaires, il est difficile de maîtriser le mouvement des enfants qui déambulent entre les résidus de tôles et autres objets tranchants sur les ruines. Chose qui inquiète le porte-parole des sinistrés.

« Les enfants, en grande partie, nous les maintenons dans ces maisons sans électricité, sans poste téléviseur. Et sans poste téléviseur, c’est un peu difficile de les garder.  Avec cette abondante pluie, à Corinthie,  nous disons que c’est très pathétique. Ici,  nous passons la journée avec des agrégats. Donc, il faut soulever les enfants parce qu’il y a encore ces quelques pointes qui sont dans la nature. En fin de travaux,  quelques résidus de tôles. Donc, au quotidien,  il faut surveiller les enfants », a-t-il fait savoir.

 

Bah Mohamed pour Siaminfos.com 

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